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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 13:58

Dialogue entre Ménélas, Alexandre et César

 

Jules César meurt à Rome en 44 avant J. C. Il est accueilli au ciel par l’empereur Alexandre le Grand, et le roi mythique Ménélas. Alexandre le grand est, roi de Macédoine, grand conquérant. Il assurera le rayonnement de la Grèce sur le monde. Elève d’Aristote, il a vécu au IV° siècle avant Jésus Christ. Il est accompagné de Ménélas roi imaginaire de Sparte cité de Lacédémone. Ce personnage d’Homère date du IX° siècle qui est aussi celui de la naissance de Sparte.

Il est bon de savoir que les grecs et les romains avaient déifié les plis de l’âme. Les dieux sont la sagesse que chacun travaille à mettre dans son cœur.

 

César entre le premier, suivi de Ménélas, vient ensuit Alexandre.

César est là, seul sur scène.

Entrée de Ménélas

 

Ménélas : La République va mourir par ta faute. Moi, Ménélas, roi de Lacédémone, je viens te dire que tes faits et gestes annoncent des empereurs despotes. Titus, qui te suit de peu, revendiquera le courage grec. Pourtant, il mettra le peuple dans l’ignorance. Cet avilissement du peuple soumettra Rome à l’opinion publique. La cité sera avilie par la calomnie et la médisance. Les habitants de la cité auront perdu leur vertu.

 

Entrée d’Alexandre

Alexandre : Je suis venu, César, les dieux sont mécontents. Présente-toi à eux avec humilité. Ils hésitent à t’accueillir au Panthéon. Ils te reprochent d’avoir retiré au peuple son lien direct avec les dieux. A Gergovie, tu as reproché leur initiative à tes soldats. Les dieux, qui agissaient dans le courage de tes hommes, ont permis de décider de l’avenir de Rome.

 

César : La ruse et l’intelligence auraient évité aux soldats de Gergovie de mourir.

 

Ménélas : La ruse et l’intelligence ne peuvent se passer de la vertu. Et les dieux seuls  décident du destin. La vertu du peuple est un moyen donné aux dieux pour être présents dans la vie.

 

Alexandre : Les grecs privilégiaient la compétition et l’éducation pour donner du cœur aux habitants de la cité.

 

César : Alexandre, tu es de 300 ans mon aîné. Les temps ont changé. Aujourd’hui, le courage au combat n’est plus le souci de l’aristocratie romaine.

 

Alexandre : Les centurions se sont battus et sont morts pour le prestige de César, se détournant des dieux. Cela annonçait l’Empire. Tu as franchi le Rubicon. Nul ne pouvait le franchir sans en avertir le Sénat. La République était moribonde. Tu as préféré le dieu égyptien Amon. Il te donnait tout pouvoir sur le peuple. Tu as été influencé par ton amour pour Cléopâtre reine d’Egypte.

 

César : J’ai fait ce que je pouvais face à Pompée et Crassus. J’ai aimé Cléopâtre dans l’espoir d’agrandir le monde romain.

 

Ménélas : As-tu oublié, ô César, les orientations des âmes libres de ta cité, Rome ? Le peuple n’aimait pas Cléopâtre. Les voix des dieux l’animaient contre la reine d’Egypte. Il avait peur pour la République ? L’Orient de Rome n’est pas dans les dieux de l’Egypte ; mais dans ceux de la Macédoine et des peuples Pélasges, des lumières indo-européennes qui brillent aussi sur la Perse.

 

Alexandre : La sagesse et la langue grecque viennent de nos lointains ancêtres : des peuples Pélasges.

 

Ménélas : La vertu des spartiates se forgeait dans leur éducation et leur permettait de rester maîtres du champ de bataille. Les autres peuples admiraient cette discipline. La conception hoplite du courage s’appliquait à la cité. Chacun défendait Sparte dont l’âme était divinisée. Le courage a permis à Sparte de dominer la Grèce. Allons César, allons affronter la colère des dieux protecteurs de Rome. Peut-être reconnaîtront-ils la puissance que tu as donnée à Rome, même si ce fût au détriment de sa grandeur et de son rayonnement.

 

 

 

Ce texte a été improvisé suite à la lecture du livre de J. E. LENDON Soldats et Fantômes combattre pendant l’antiquité. Université de Yale, 2005, pour la traduction Paris : Tallandier Editions, 2009.

 

La vertu et la ruse

 

Pièce en un acte pour les élèves de classes de 5° et 6°.

 

Cette pièce de théâtre, en faisant référence à Titus, se contente de porter l’attention sur un des personnages clé de l’Empire Romain. Il stigmatise la décadence de Rome sous l’Empire. La fonction qu’il occupe, avant d’accéder à l’Empire, le discrédite auprès du peuple. Il doit restaurer son image. L’attitude qu’il prend au milieu de ses hommes lors des combats pose des questions. L’image, l’autorité, la place du peuple, la dissolution d’Israël,  autant de sujets difficiles se sont posés à Rome sous Titus.

 

Quelques citations qui ont servi à la rédaction de cette courte pièce :

 

« Une des choses qui distinguait les Spartiates des autres Grecs était leur conviction que bien des vertus les plus nobles peuvent s’apprendre. »[1]

 

« […] dans le duel légendaire des frères Horace, le frère survivant triompha des Curiaces par le stratagème de la fausse fuite. »[2]

 

« « Chez les Romains subsiste un peu de la vieille philosophie de la guerre », écrit Polybe des Romains contemporains de Paul Emile. « Ils déclarent ouvertement la guerre, ont rarement recours aux embuscades et mènent leurs batailles de près ou au corps à corps. » Beaucoup de romains préféraient une bataille où « les étendards affrontent les étendards, sur un terrain clair et découvert, où, sans peur ni embûche, l’affaire peut être décidée par la véritable virtus » selon l’expression de Tite-Live. »[3]

 

Les Spartiates se flattaient, en particulier, de leur sôphrosynè (maîtrise de soi) qui leur valait l’admiration des autres Grecs.[4]  « Les phalanges des autres Etats se disloquaient souvent dans une course imprécise avant le contact, dépassées par l’excitation du danger, et détruisant leur formation. Les spartiates, au contraire, avançaient au son des joueurs de flûte, pratique censée « purifier  les guerriers de la colère », et progressaient au pas «  sans brèche dans leurs rangs, sans trouble dans l’esprit, calmement et avec enthousiasme », sans « peur excessive ni passion »… Le combat hoplitique éprouvait tout à la fois les courages passifs des soldats et de leur cité. »[5] Rester maître du champ de bataille implique l’obéissance.

« Les grecs avaient l’habitude d’échelonner les cités. La polis était considérée comme une personne collective mythique dont la conduite était déterminée par l’éthique de la compétition. »[6]

 

« En temps qu’hègemôn, chef des armées alliées et première en prestige, Sparte… »[7]

 

« Ce qui change entre l’époque de César et celle de Titus, c’était le comportement du général en chef : à la différence de César, à la différence de la plupart des généraux romains d’autrefois, Titus se battait sur un mode héroïque, sans éviter – et même en recherchant – les occasions de combattre de ses mains. »[8]

 

« Les chefs macédoniens devaient se battre de leurs mains, qui seules leur permettaient d’exiger l’obéissance des soldats. »[9]

 

« Ce n’est pas sans gloire qu’ils gouvernent la Lycie,

Nos rois ; ils mangent des moutons gras

Et boivent des vins choisis, doux comme le miel, mais leur

Vigueur aussi est excellente puisqu’ils combattent

Au premier rang des Lyciens. »[10]




[1] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 125.

[2] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 221.

[3] Tite-Live cité in J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 224.

[4] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 75.

[5] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 75.

[6] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 72.

[7] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 80.

[8] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 279.

[9] J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 150.

[10] « Le plus royal » Plutarque, Démétrios, et Iliade cité par J. E. Lendon, Soldat et fantômes, Tallandier, 2005, p. 150.

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