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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 19:56
Lors de l'exposition Simonne Roumeur - Monique Oblin-Goalou accueille des groupes scolaires

Lors de l'exposition Simonne Roumeur - Monique Oblin-Goalou accueille des groupes scolaires

Présentation de l’exposition : Des secrets et des rêves

Le Relecq-Kerhuon du 12 au 18 mai 2014

Présentations : Nous nous retrouvons aujourd’hui autour de cette exposition pour découvrir le travail de Simonne Roumeur. Simonne Roumeur a peint 537 tableaux et écrit plus de poésies encore ! Les poésies et les images de Simonne Roumeur vous sembleront peut-être familières. Si elles vous semblent étranges, je vais vous donner quelques clés pour mieux les aborder.

Simonne Roumeur vivait au Relecq Kerhuon. Elle s’occupait de ses enfants et avait des engagements à la mairie. Suite à une maladie, elle se met à peindre et composer des poèmes. Les activités à la mairie, le service social ne sont plus possibles.

Durant cette conférence, je vais vous parler du Docteur qui suivait Simonne Roumeur. (Je n'ai pas gardé le nom du Docteur. Je fais cela à sa demande car il ne désire pas trop se mettre en avant. Mes conférences l'intéressent mais je me tourne vers la démarche artistique de Simonne qui cherchait à vivre au milieu des autres. Le domaine médical qui entourait Simonne Roumeur est important. Je l'aborde comme des clés de réflexion. Mais je ne connais pas la démarche exacte du médecin. Simonne avait de gros problèmes de santé et le Docteur l’a aidée à réorganiser sa vie. Il lui a conseillé des lectures pour lui permettre de trouver naturel de s’exprimer. Par cette démarche de connaissance que fera Simonne Roumeur, nous rencontrons avec elle des auteurs célèbres. Je vous parlerai plus particulièrement de Lao-Tseu qui est un sage de Chine, de Carlos Castaneda qui s’intéresse au pouvoir des rêves et à l’importance de l’homme dans la nature, Hélène Cixous un écrivain qui s’intéressait au rêve pour se souvenir de son père décédé[1] quand elle était enfant. Elle décrit les hyperrêves qui l’inspirent pour ses romans. Nous verrons que les rêves cherchent à dévoiler des secrets que nous tenons cachés au fond de nous car nous ne pouvons pas les partager. Marcel Pagnol dans Le temps de secrets et Le temps des amours[2] reprend ce thème de la difficile découverte des relations aux autres et de l’importance de la discrétion. Mais il existe des moyens de partager les sentiments sans les dire ouvertement. Où les secrets et les rêves se rencontrent-ils pour pouvoir partager avec les autres sans trop en dire ? (Les secrets son appelés inconscient. Ils sont secrets pour les autres et secrets aussi à notre conscience. L’inconscient est ce qui échappe à la raison selon Descartes. Pour Leibniz, il se constitue de toutes les fonctions sensibles et vitales qui animent notre corps sans que nous en ayons conscience. L’inconscient est actuellement l’objet de la psychanalyse. Pour les artistes contemporains, l’inconscient est la grotte, source des rêves). (la conscience relève de la raison et de notre responsabilité, de nos engagements).

1 Le thème du rêve (Simonne Roumeur s’est inspirée des motifs du rêve présents dans l’œuvre initiatique de Carlos Castaneda : les animaux, l’aigle, les oiseaux… Glossaire n°185 et n° 107 Au jardin d’enfant.

L’inconscient, cette partie mystérieuse de nous-mêmes apparaît dans les rêves au travers d’images énigmatiques. Il arrive de rêver de loups, d’araignées… que l’on vole comme un oiseau…etc.

Simonne Roumeur a utilisé ses nuits pleines de rêves. La Bretagne est un pays de mer, de voyages, de contes et une terre d’imaginaire. Les pierres, dolmens et menhirs se dressent vers le ciel mystérieusement et font rêver entre le bleu de la mer et les hivers favorables à la rêverie. Les mythes et légendes de Bretagne témoignent de l’importance du rêve. Les rêves servent à protéger notre sommeil. Ils permettent de faire durer le sommeil même si nous sommes entourés de bruits, de lumières ou de sensations qui incitent à l’éveil. Mais les rêves expriment aussi nos angoisses. Les rêves sont mystérieux. Ils sont difficiles à interpréter. La conscience cache le message du rêve derrière des images énigmatiques du rêve et parfois effrayantes dans le cas des cauchemars.

Simonne Roumeur m’a parlé d’Hélène Cixous et des Hyper rêves. Un « hyperrêve »[3], pour reprendre, avec Simonne Roumeur, une expression de l’écrivain Hélène Cixous, se différencie du rêve que l’on oublie, par la puissance des détails qui restent gravés dans la mémoire au réveil. Le journal de Simonne Roumeur[4] montre des rêves et des « hyperrêves ». Ils sont issus des rêves lucides qui apparaissent entre l’éveil et le sommeil. Le mot hyperrêve est utilisé dans la littérature par Hélène Cixous mais ce n’est pas un mot scientifique.

Carlos Castaneda est un auteur américain inspiré par les philosophies indiennes d’Amérique et la nature. Il observe les existences qui l’entourent, les animaux, les plantes, le vent... Il cherche l’Esprit et le contrôle de soi. Il s’intéresse au rêve pour le rendre clair et utile à la vie, pour se connaître. « Mais qui sait ? Nous sommes tout aussi mystérieux et effrayant que cet incommensurable monde, donc qui pourrait savoir de quoi tu es capable ? »[5]. La connaissance et l’observation permet de réaliser ses désirs dans le respect de notre entourage et de nous même. « L’astuce pour apprendre à élaborer le rêve n’est pas, c’est évident, de simplement regarder les choses, mais de retenir leur vision. Rêver est réel quand on réussit à tout amener à devenir clair et net. Alors il n’y a plus de différence entre ce que tu fais quand tu dors et ce que tu fais quand tu ne dors pas, […] »[6] le travail de l’abeille, le serpent, l’âne leurs modes d’existence constituent le rêve. Ils sont des devenirs présents en nous.

Comme Simonne Roumeur se retrouve fragilisée par la maladie, elle réorganise sa vie, chez elle, autour de la poésie et de la peinture. Elle réinvente un monde imaginaire pour décrire les pensées et ses rêves qui accompagnent sa maladie. Elle cherche ce qu’il y a de commun d’universel entre sa pensée et les pensées humaines cela afin qu’elle et ses jeunes enfants n’aient plus peur de leurs rêves et pensées, et sachent ainsi les dominer. Cet objectif maternel est en réalité universel. Et nous sommes tous les enfants de Simonne Roumeur quand nous regardons ses œuvres. Elles ouvrent les portes de l’inconscient ce que nous n’osons pas dire et même nous dire à nous même. Ces portes s’ouvrent non pas pour tout dire mais pour prendre conscience de nos inquiétudes et les dépasser.

Dans les tableaux, des rébus montrent la nécessité de prendre son temps pour entrer dans le secret du rêve rappelant aussi que le rêve associe des sonorités pour former des mots cachés que la conscience refuse. Le spectateur a une démarche active devant chaque tableau.

2 La maladie N°491 Sein-Tabernacle : L’an s’achève, l’an commence. Le vivre fût désir bondé d’espérance. Ce cadeau hors pair Estompe bien des misères. La violence des sentiments S’effiloche au fil du temps. Bousculée par la tempérance Elle cède place à la constance / De la Vie. D’auguste dimension Elle donne libre cours aux émotions. Il en faut des réserves, Une moisson de sève, / A l’Esprit au diapason De notre guérison. Rabibochés, au fond de mon Eglise Il m’offre ses bons offices. / Et du plus reculé des Temps L’Ancêtre spirituel Investi les flancs De mon Edifice intemporel. / La Pensée vide, L’énergie intrépide Messire singe, sans tralala, Harnaché en prélat / S’attache à réhabiliter Mon sein par le mal scalpé. Entièrement relouqué, Ventru de spiritualité / L’atout de ma féminité, Nourriture d’Humanité Est réceptacle Divin. Sein-Tabernacle.

A Pourquoi utiliser les mots tabernacle, Eglise, spiritualité ? Le corps est quelque chose de sacré. Le corps est le temple de notre esprit. Il est important de le respecter et le soigner. Sans son corps rien n’est possible. Les plis spirituels de la prière, le chant, le geste de s’assembler, la bougie qui concentre l’attention viennent renforcer le propos sous jacent au mot tabernacle.

B Dans l’ensemble de l’œuvre de Simonne, je vais m’arrêter sur deux maladies. La première semble être une intoxication à un produit chimique qui se traduit par de la fatigue liée à un mauvais sommeil, un manque d’énergie, de l’immunodéficience c.à.d. moins de défenses dans le corps. Le corps ne se protège plus des maladies et cela va jusqu’à menacer la vie de Simonne Roumeur. Simonne Roumeur va lutter contre cette mauvaise résistance grâce à l’étude de ses rêves. Elle préfère agir ainsi que de prendre des médicaments contre le stress. Avec l’aide du docteur, elle va apprendre à rêver. Elle utilisera pour cela la sagesse de C. Castanéda qui contrôlait ses rêves, les dirigeait, et la démarche d’Hélène Cixous qui faisait revivre dans son esprit ceux qu’elle aimait.

Le travail artistique et poétique de Simonne Roumeur provient de ses rêves et du travail pour surmonter les rêves. Le matin Simonne Roumeur note sur un brouillon tous les détails de ses rêves. Ensuite elle peint et écrit des poésies à partir des images des « hyperrêves » et à partir des mots dont elle se souvient. Ses poésies font entre 30 et 150 strophes. Ensuite, André et Simonne Roumeur choisissent quelques strophes à imprimer sous les tableaux.

Une deuxième maladie apparait au bout de quelques années, le cancer. Simonne va avoir un cancer du sein. La peinture va lui permettre de vivre avec sa douleur, de partager cette douleur avec son médecin pour se soigner. La poésie sein tabernacle expose la vertu des femmes pour l’allaitement, qui spirituellement correspond au désir de l’âme de transmettre la sagesse, de donner. Toutes les âmes homme et femme ont ce pli féminin, cette vertu de transmettre. (Dans le monde de l’âme, il n’y a pas d’hommes et de femmes ni d’enfant mais « des états du moi » selon l’expression d’Eric Berne[7] qui a inventé l’analyse transactionnelle). Les seins nourriciers sont une image archétype[8]. Le tabernacle permet d’entrer dans l’iconal, il donne à l’icône du sein l’importance du pli de la richesse féminine.

Simonne Roumeur s’exprime au travers de sa maladie dans son poème pour dire son bonheur d’écrire des poésies et de peindre, de partager la richesse de ses pensées et études. Mais elle utilise aussi la difficulté de ses relations comme le bourdonnement des réunions communales pour dire sa féminité et les difficultés qu’elle a rencontré dans sa vie et ses projets. Elle utilise aussi ses relations pour faire des portraits comme Voilier[9] ou Singes primates dire son inquiétude de mère comme Mon coq (n° 14) où l’on voit ses enfants dans son cou.

3 Le bourrier et le superflu (Projection de Tas de Bourrier n° 301) (ou n° 288 Basilic)

Le Basilic est un meuble héraldique (serpent roi). Il apparait mi dragon, mi serpent. Il tue avec ses yeux et le miroir peut le tuer par réflexion selon Aristote[10]. Dans l’antiquité, ce serpent imaginaire possède un venin mortel avec pour seul antidote les larmes du phénix. L’étymologie du mot basilique dérive d’un mot grec « basiliskon » qui signifie roi. Le basilic, le roi des serpents, vient du sang tombé de la tête de la gorgone Méduse celle qui fige dans la peur ceux qui la regardent. Le meurtre du dragon est un emblème de la Chimie au Moyen-âge. La mort du dragon permet de vivre. Les plantes vont pousser sur les restes du Dragon.

« Porté par l’audace, mon regard, Du bleu du ciel perce le noir Et débusque dans un déclic Un monstre basilic. » in Basilic.

Simonne Roumeur a peint un gros lézard vert et du basilic. On retrouve ici le jeu de mot avec le mot basilic qui rappelle la basilique l’Eglise. Dans le monde romain la basilique est un lieu de rencontre, un lieu profane le lieu du discours politique et religieux. La mort du dragon est l’image de la reconstruction d’un lieu de rencontre à reconstruire selon sa personnalité pour oser s’exprimer. S’exprimer permet aussi de construire un lieu où rencontrer les autres. Un lieu qui ne soit pas en négation avec soi-même mais au contraire le personne accueillante est le lieu de la relation. Dans Opéra n° 289, on trouve le mot basilique comme un aboutissement :

« De mon enfant-roi Et en mon âme se déploie Pour une chevauchée fantastique Au cœur de ma basilique. »

Le rêve a réuni des sonorités et le monstre basilic fuit pour laisser la place à la basilique au roi. La basilique Romaine est le portique du roi « basileios ». La basilique désigne les portiques qui bordaient l’agora. La basilique était le lieu où siégeait l’archonte-roi qui exerçait un rôle politico-religieux dans la cité. Avant la chrétienté la basilique a un rôle profane et sacré. Dans l’Église, la basilique est un lieu où les chrétiens viennent nombreux en pèlerinage pour vénérer Jésus, la Vierge ou encore un saint. La basilique est un lieu d’accueil. Ainsi à Quimper, la cathédral a aussi un rôle de basilique. Elle accueille ceux qui viennent déposer du pain dans la corbeille de saint Du (santic Du en breton).

L’œuvre tas de bourrier décrit l’importante étape d’oser s’exprimer. Pour être libre d’écrire, il est important de se débarrasser des peurs de l’entourage familial, amical religieux ou professionnel. Le Docteur qui accompagne Simonne Roumeur va lui conseiller amicalement des lectures qui vont l’aider à surmonter ces oppositions plus ou moins avouées, tacites ou, imaginaires. Il va lui conseiller des recherches généalogiques pour tenter de retrouver les secrets de famille[11], dépasser le non-dit. Ce sont autant d’occasions de faire revivre le passé rural de la famille et les souvenirs d’enfance, « nettoyer son dedans » comme le dit Simonne dans Atelier – chapelle n°413, s’imposer pour pouvoir réunir dans la bâtisse achevée. Avoir pris conscience des difficultés de notre famille permet de prendre conscience des difficultés de la vie. Le dragon est la peur des ragots qui bloque notre audace et le courage de s’exprimer. Ces difficultés sont celles de l’humanité. On les découvre dans la famille mais ce sont celles de tout le monde.

L’art a été le moyen pour chacun d’exprimer sa révolte, de dénoncer les malheurs et les injustices. Cette démarche est aussi celle de la musique populaire comme le Fado au Portugal le jazz américain et ses complaintes issues des work songs et comme le Hip Hop[12]. Le slam[13] permet aussi au monde des silencieux de sortir de l’isolement et de l’oubli. La démarche du slam, et celle de Simonne Roumeur, se rejoignent autour de poésies car une soirée slam permet la déclamation poétique, la poésie sonore.

4 La poésie entre le dit et le non-dit

A Roi de la nature n°427, de l’Esprit, des esprits de la nature, du contrôle de soi et des rêves

A Roi de la nature

Poursuivre le quotidien à loisir Est mon profond désir. Consciente du risque qui rode en moi, Suivant la vague de mes émois, / Je m’en vais dire mon souci Au créateur de ma Vie. Le spécialiste en aspiration Des désordres internes de la maison, / Affable et sans artifice, M’introduit dans la matrice Visionner l’étendue infinie De régénération, par l’énergie, / De l’humain en péril de naufrage Sur la longue voie des sages. « Sèche les larmes de tes yeux L’eau infectée se purifie par le feu. » / Mon Enfant arrête le cycle dévastateur Programmé dans l’ordinateur. Sur la route du combattant D’instinct je suis mon inconscient. / Mon esprit vidé de peurs viscérales J’ai tickets-bonus pour ma Vie Délivrés par le roi de la Nature Pour que, vivante, ma création perdure. / Mésange bleue, porte le message Au grand Sage : Mon immense merci Pour le cadeau fait à ma Vie. / Belle, belle du présent Voguons, sereines et joyeusement Sur la route des troubadours Dispensateurs d’Amour.

B Manège Fête n° 61. Le singe, la mouche, la coccinelle, l’escargot, les moutons… L’humour et la simplicité permettent de transmettre une sagesse. Pour lutter contre l’inquiétude qui submergeait ses rêves nocturnes, Simonne a peint et écrit des poésies où se cachent les pensées qui accompagnent ses relations avec ceux qui l’entouraient. Un peu comme des contes, des fables, il en sort une multitude d’images poétiques, mentales et d’images peintes. Elles décrivent la chair de la pensée de nos relations au travers de métaphores d’animaux, comme l’abeille, les plantes[14], arbres et fleurs.

Choisir des petits animaux familiers comme personnages de contes nous fait entrer la sagesse dans la simplicité du quotidien. Les petits animaux ont des vertus comme dans les contes de La fontaine. La sagesse du serpent est de savoir utiliser son venin. La sagesse de l’oiseau est de savoir voler et cela inspire l’homme qui aime s’échapper par l’esprit dans le rêve, l’intelligence ou le spirituel… L’âne représente l’ignorance et l’humilité d’apprendre, l’aigle vole très haut et a une vue perçante etc. Ces vertus sont le virtuel de notre vie, ces vertus vont avoir des significations différentes pour chacun. (donner un exemple, comme le venin pour le serpent qui peut être vu comme sachant se faire craindre, faire peur aux autres, ou comme symbole de la médecine qui sait soigner à partir de substances dangereuses). En nous ces vertus existent et nous en prenons conscience de manière amusante en les découvrant chez les animaux. Le manège porte tous ces masques qui sont comme des personnages qui vivent en nous. Ils vont constituer les plis de notre esprit et ils reviennent comme des icônes dans l’œuvre de Simonne Roumeur qui en répertorie quelques uns dans Glossaires. Ils ne ressemblent pas toujours au rêve. Simonne les simplifie par rapport à la complexité des images des ses rêves qu’elle disait vivre en trois dimensions avec une puissance de détails inquiétante.

Le docteur avait suggéré à Simonne Roumeur de lire les sagesses taoïstes, le Tao-tö king dit que « Le dao jaillit comme une source unique […] demeure silencieux et vide. Il n’agit pas sur les êtres, mais laisse les êtres agir par eux-mêmes »[15]. Le dao (la sagesse et l’indicible) n’est pas séparable du shi (les contraintes de l’humanité). Il n’est pas bon que les rêves restent seulement des rêves. Il est nécessaire qu’ils entrent dans l’acte, la vie. Couper dans le rêve, en matérialise une partie. Le rêve ne peut pas entrer totalement dans la vie. Il est nécessaire de renoncer à une partie du rêve pour le faire exister.

Ses rêves lui sont étrangers et Simonne Roumeur les apprivoise en cherchant des ressemblances avec la pensée des autres, la pensée universelle. Elle découvre qu’elle n’est pas seule à associer ses pensées aux vertus des objets, des pierres précieuses ou dures comme les perles accrochent la lumière, des animaux insectes ou lapin, à des fleurs comme les orchidées, à des personnages. Elle lit Carlos Castaneda qui lui aussi se sert de la nature pour se dominer et se connaître :

« C’est une révolution. Considérer le lion, les rats d’eau et nos semblables comme égaux, voilà l’acte magnifique du guerrier. Pour en arriver là il faut du pouvoir. »[16] « Quant à l’observation du vent, ce devint une entreprise mystérieuse au point que mon corps tout entier semblait sentir les changements de direction avant qu’ils se produisent vraiment. J’avais l’impression de pouvoir détecter les vagues de vent par une sorte de pression sur le haut de ma cage thoracique, dans mes bronches. »[17].

5 Le secret Balançoire n°27 à propos de la disparition d’un enfant dans la famille

Le secret est un thème de l’œuvre de Marcel Pagnol Le temps des secrets, le temps des amours. Les enfants partagent la découverte de nouveaux sentiments, comme l’amour et la tristesse de la grand-mère de Marcel Pagnol qui apprend que son mari a aimé une autre femme. La solidarité et la discrétion entre générations, on ne dénonce pas forcément ses camarades par exemple. La maladie aussi demande de la discrétion.

Comment donc allier discrétion et écoute de soi et des autres ? L’œuvre de Simonne Roumeur est une image de l’alliance entre l’écoute de soi, l’écoute des autres et l’art et la poésie qui permettent de dire sans tout dire. La peinture de Simonne lui permet de prendre conscience de son cancer. Cette prise de conscience lui permettra de soigner son cancer. Elle ne voulait pas se plaindre. Simonne Roumeur ne voulait pas donner l’image de quelqu’un de malade. Elle se transforme en artiste pour dire sa révolte de façon allusive. L’apparition de la symbolique des seins dans ses peintures montre que la sensibilité de son corps a changée ce qui va alerter son médecin.

La poésie et l’image permettent d’éviter dans l’action de perdre du temps à tout expliquer. Les œuvres de Simonne Roumeur sont des expériences qui gardent leurs secrets. Elles assurent une sagesse intuitive de la vie. Et ceux qui sont concernés peuvent librement y trouver les éléments nécessaires à leur conscience.

« « Un chasseur de pouvoir observe tout, continua-t-il. Et chaque chose lui révèle un secret.

-Mais comment peut-on être certain que les choses disent des secrets ? » Je pensais qu’il aurait pu connaître une formule spécifique par laquelle on pouvait faire des interprétations « correctes ». »[18]

Le secret n’a pas d’explication. Tout expliquer est une perte de temps mais surtout cela peut gêner et devenir une indiscrétion. Simonne reprend les vertus des animaux, pour exprimer les vertus nécessaires à la révolution qui permet de trouver le courage de se soigner, de surmonter ses inquiétudes et de vivre pour les autres. Les images des rêves de Simonne Roumeur sont les mêmes que les nôtres. Mais ces images ne disent pas la même chose à chacun, à chacun ses secrets heureux ou malheureux. Les secrets se ressemblent car nous avons tous les mêmes malheurs maladies, perte d’un être cher, mauvaises relations avec un ami ou un professeur, mais chaque histoire est différente. La clé de la poésie ouvre l’âme et les pensées se transforment en insectes puis en personnages, en pierre transparente et dure comme l’obsidienne[19] et enfin en enfant dans l’unité retrouvée de la conscience de la souffrance qu’elle soit physique ou morale. L’esprit grandit dans la prise de conscience et la parole ou le dessin apparaissent ce qui permet à Simonne Roumeur d’offrir aux autres ses richesses imaginaires dans l’amour. Cela permet un partage respectueux où chacun ne se sent pas dépouillé ou blessé.

« Et tant a germé le blé Que la moisson est arrivée. Traversé par le grand mystère Transcende notre imaginaire. Dans sa cour la Dame Apporte la nourriture des âmes. Gonflée par le levain La montagne de pain Offre à ma petite ragaillardie Son entrée dans la Vie. De la foison d’herbes Nait le verbe. »[20] L’œuvre de Simonne agit en réconciliation, une alliance avec le monde au travers des résonances, le bleu de la mer, l’âne attentif avec ses grandes oreilles, l’abeille, l’arbre. Elle dénonce la souffrance des secrets de famille sans les dire, par des allusions. La balançoire (27) vide rappelle ainsi le drame de la mort d’un enfant dans la famille de Simonne.

Dans le film Carnaval de Marcel Pagnol, tout est dévoilé. Le mari trompé affiche son infortune avec une banderole écrite. Ensuite, sous le masque de la fête, les décors et déguisements, le fautif est démasqué. L’art, la fête, les masques sont entre le dit et le non-dit des occasions de dire l’indicible, une façon de dévoiler ce que la pudeur retient. Ce thème est aussi celui du tableau Mascarade de Félix Nussbaum de 1939[21]. A l’occasion de la fête de la reine Ester les juifs de 1939 expriment leurs angoisses dans des masques grotesques. La métaphore artistique dévoile le dramatique de notre humanité. De même l’humour noir permet de dire les angoisses.

Félix Nussbaum, Masquerade 1939, Felix-Nussbaum-House, Osnabrück

6 La femme : La femme n° 137.

Pour ton jour de fête Femme dresse la tête ! J’entre dans la ronde Des femmes du monde. / Partout au labeur, Beaucoup secouées de pleurs. Il y a pour moi énigme En plein cœur de cet hymne. Si je me souviens, Il n’y a pas si loin Où l’homme décrétait la femme Sans âme. / N’y aurait-il quelque part Un reste de croyance d’ignare ? Je vais immédiatement Prendre renseignement. / « Allô ! les cieux ? Dieu ?... » « Peux-tu m’expliquer Ce qu’il en est ? » / Tout au fond Je vois le paon : « Toi qui est femme, imagine ainsi ton âme ».

Les femmes ont quelque chose à apporter à la vie sociale et Simonne Roumeur le rappelle. En Bretagne, il existe des femmes célèbres comme Suzanne Besson artiste du matérialisme magique des années 70 et qui habitait le Relecq Kerhuon.

Simonne Roumeur ne connaissait pas Geneviève Asse. Geneviève Asse est née en 1923. Elle partage avec Simonne Roumeur son origine bretonne. Le bleu inspire Geneviève Asse. Ses tableaux sont bleus et expriment l’espace dans les formes géométriques.

Geneviève Asse, sa peinture cache un secret, collégiale Notre Dame de Lamballe.

Frida Kahlo (1907) est une artiste mexicaine qui suite à un accident de tram est restée immobilisée longtemps. Elle apprend à dessiner seule sur son lit. Comme Simonne, elle s’intéresse à la souffrance. Comme Simonne l’immobilité lui laisse du temps pour peindre et composer des poésies. Ses engagements, politiques, spirituels, et amicaux apparaissent dans ses portraits et autoportraits. Les vertus de son âme prennent aussi la forme d’animaux, où des symboles culturels de ses origines métissées européennes et sud américaines.

Frida Kahlo, L’étreinte amoureuse, 1949, Musée d’art moderne de San Francisco

Louise Bourgeois s’intéresse à la sexualité féminine, à la psychologie. Elle utilise ses émotions pour les traduire dans des œuvres d’art qui témoignent du point de vue de la femme sur le monde. Elle développe aussi des images qui correspondent aux angoisses et aux plaisirs de la femme. L’araignée, la cage, les linges[22], le petit enfant dans des linges, la maison, l’insouciance des vacances sont des images mentales qui correspondent à la sensibilité féminine de l’âme.

Conclusion

Edward Munch (1863-1943) a perdu de nombreux parents et relations pendant son enfance. Il faisait revivre sa famille dans des rêves. Il est, comme Simonne, un artiste du rêve. Son célèbre tableau le cri témoigne de sa révolte. Arthur Janov psychiatre a un jour entendu le cri d’un de ses patients (cri primal). Ce cri venait de tous les plis de l’humanité de son patient.

Adolescents : L’art comme le cri met en jeu l’ensemble de notre intelligence. La raison, les souvenirs et émotions, l’expérience et les premières expériences émotives de l’enfance. Les animaux parlent à notre enfance, nos instincts de préservation. En cela le cri ressemble à l’art engagé. Le thème du cri nécessiterait plus de développements entre appel de détresse, avertissement… L’art agit dans la prise de conscience et il permet de sortir de la solitude du cri. Le rêve reprend l’intelligence animale. Parfois, il lui donne un aspect terrifiant en reprenant ses vertus vénéneuses et tactiques des bêtes connues du cerveau reptilien. La puissance imaginale du rêve (imagination active) prend alors toute sa force pour exprimer les angoisses refoulées. L’intelligence est sollicitée dans sa totalité pour surmonter les barrières de l’inconscient. La mise en œuvre de l’iconal, de la simplification des détails par « l’imagination active »[23], permet un partage et une dédramatisation du rêve. Dans l’héraldique la simplification des meubles de l’image, des vertus, sert des objectifs de domination politique, de réunir des personnes morales. Dans l’œuvre de Simonne l’aigle exprime le désir de dominer son esprit dans l’existence, se connaitre et reconnaitre l’autre dans la charité.

La violence des hyperrêves ressemble à une révolte ou à un cri pour le cauchemar. L’hyperrêve s’accompagne parfois d’un cri. Dans l’œuvre Femme n°137 inspirée par la journée de la femme la lecture des brouillons de madame Roumeur montre des rêves de situation de vie où le mouvement des évènements décrit une réunion communale houleuse. Dans l’emportement des disputes les arguments envers les femmes n’étaient pas toujours loyaux. Un autre rêve montrerai un accrochage entre véhicules qui suggère peut-être des échanges violents. Ensuite apparait un hyperrêve[24] où l’âme féminine se dévoile dans la métaphore d’un pan dont les plumes sont déployées. Ici, la révolte se traduit dans un rêve agréable que Simonne Roumeur fait durer pour en retenir l’aspect esthétique nécessaire à l’expression plastique. Dans ce rêve la violence esthétique de la précision des détails est agréable.

(Adultes : Le cri est un archétype de l’entrée dans la vie. Le bébé en naissant crie pour pouvoir respirer et gonfler ses poumons. La théorie de la thérapie primale est de revivre une expérience de l’enfance comme le cri primal. L’art de Simonne Roumeur est un cri une révolte. Pour réaliser une expérience primale[25], il est nécessaire d’atteindre les trois niveaux de l’intelligence. La thérapie primale ne se fait plus mais la méthode de l’enfant intérieur continue à rayonner.

Le cri existe aussi juste avant de mourir ou dans le vertige de tomber. Le cri suscite l’effroi. Celui qui crie crée un repli où il se cachera. Le cri est une porte vers la disparition, la rupture d’un lien. Ce thème est figuré dans le film 38 témoins[26] de Lucas Belvaux. Le thème du cri rejoint le thème de la méduse, de l’effroi.

Comment sortir de la solitude du cri ? Comment oser s’exprimer ? L’art apprend à dire, écrire, montrer avec élégance ou violence respect d’autrui ou pas. L’art est-il un cri ou pour finir l’antithèse du cri un moyen de sortir de la solitude du cri ? ).

Simonne Roumeur utilise ses connaissances des vertus des animaux, de la nature, des pierres. Elle s’adresse à notre intelligence reptilienne de l’enfance, un peu comme dans le livre de la jungle où la famille de Mowgli se compose d’animaux.

(Adultes : Les artistes de l’art brut sont des marginaux extérieurs à la sphère culturelle. Des artistes se réuniront sous cette appellation pour s’opposer à l’art institutionnel, pour plus de liberté. Simonne Roumeur n’avait pas de formation artistique préalable. Elle peint d’abord pour se soigner et surmonter ses rêves. Avec le temps, elle met en œuvre des qualités artistiques et poétiques qui dépassent la dimension médicale.) Elle développe des capacités liées à ses lectures, à ses rencontres, à sa connaissance d’elle-même. Artiste de l’art brut pour être libre oui. Mais, cela me gêne de réduire cette artiste à l’art brut car elle lisait beaucoup faisait des recherches sur les mots et images présents dans ses rêves. Elle a été en dialogue amical pendant plusieurs années avec le docteur. Tout ce rapport à la connaissance la sépare de l’art brut). Elle porte en elle un fort engagement sur l’âme, l’Esprit, la relation entre la terre immense de l’esprit et son rayonnement sur le sensible dans l’art. Simonne est une artiste de l’âme pour reprendre les vers de sa poésie la femme.

Le rêve sert à prendre conscience des difficultés que nous avons voulu nous cacher à nous même pendant la journée, mésententes… Quand nous avons peur, quand nous sommes tristes, nous cachons ces sentiments et, ils apparaissent dans les rêves. Ces sentiments font parfois honte comme les désirs de la rencontre avec d’autres ou de l’amitié ou d’un bien matériel… qui se traduisent alors dans le rêve. Il est heureux que le désir apparaisse dans le rêve car, la prise de conscience permet de contrôler le sentiment et de l’utiliser pour se motiver dans le travail ou dans la recherche de ses relations aux autres. Quand la conscience connait le désir qui nous habite, alors il est possible d’éviter la jalousie qui est une dérive dangereuse du désir. Et si le travail est impuissant, la sublimation du rêve peut permettre de créer des mythes et légendes où rêver et faire rêver notre entourage en espérant ainsi progresser ensemble. Blanche Neige, Peau d’Âne n°62, cendrillon, la princesse et le crapaud, le chat botté, le petit poucet… sont autant de contes qui aident les adolescents face à la découverte de la difficulté des relations, face aux secrets douloureux de nos souffrances cachées. Les œuvres de Simonne Roumeur reprennent les contes qui disent ce que nous n’osons pas nous dire. Mais quand nous avons compris que ces difficultés sont celles de tous les humains, il est plus facile d’accepter nos fragilités, d’aider et de parler avec les autres sans les blesser. Le chien noir[27] des rêves symbole de misère mange tous nos soucis dans un renversement. La prise de conscience de l’universalité de ses rêves peut rassurer l’adolescent inquiété par l’étrange violence de certains cauchemars.

Les œuvres de Simonne sont des métaphores dans le sens de Jean Bruller dans Le Silence de la mer[28]. Il publie ce livre sous le nom de Vercors en 1941 aux Éditions de Minuit qu’il venait de fonder. Les sentiments se cachent dans l’œuvre de Simonne Roumeur pour pouvoir continuer à vivre. Ils se cachent comme des ombres sur les parois de la grotte où sont retenus les prisonniers qui rêvent d’un monde libre. Dans chaque poème Simonne sort de l’ombre de la maladie et libère sa sensibilité pour retrouver la joie de vivre. Cette phénoménologie rappelle celle de Vercors résistant qui prit la métaphore poétique comme abri dans l’atmosphère de l’occupation. La phrase est citée à la fin du film Le silence de la mer de Pierre Boutron tourné pour la RTBF en 2004. Elle pourrait s’appliquer au travail de Simonne Roumeur : « Certes, sous les silences d’antan, - comme sous la calme surface des eaux, la mêlée des bêtes dans la mer, - je sentais bien grouiller la vie sous-marine des sentiments cachés et des pensées qui se nient et qui luttent ». L’œuvre de Simonne Roumeur démontre que le rêve est une composante de la prise de conscience des difficultés de nos relations. Il est nécessaire à la vie et à l’engagement dans l’existence. Les difficultés de sommeil de Madame Roumeur ont permis un important travail sur le rêve. Les éléments qui composent la rêverie, les archétypes et images mentales sont identifiables et se combinent pour former la symbolique du rêve. La combinatoire du rêve permet d’accéder à un langage universel dans lequel chacun peut vivre librement. Le symbole de la couleur, de l’image mentale d’oiseau ou autre s’adapte à chaque rêve pour être l’outil d’un message toujours différent suivant le contexte. Ainsi le jaune du sein de Ma prière n° 494 fait référence à la maladie. Le jaune, du personnage du roi-soleil symbole du père[29], suggère l’analogie avec le feu, le dynamisme et l’esprit lumineux.

Plan : Présentations, 1 Le thème du rêve, 2 La maladie, 3 Le bourrier et le superflu, 4 La poésie entre le dit et le non-dit, 5 Le secret, 6 La femme, Conclusion

Ce travail a pu trouver un aboutissement dans la mesure où j’ai pu exposer et partager avec la famille et les amis de Simonne Roumeur. Ces rencontres ont permis de corriger des erreurs et de compléter mon travail suite aux échanges et remarques des enfants et des adultes qui sont venus visiter l’exposition à l’Astrolabe au Releck-Kerhuon du mardi 13 au dimanche 18 mai 2014.

[1] « C’est un état de méditation active, d’invocation, d’appel. Cela n’a rien à voir avec une pratique magique… Le rêve ne connaît pas la contradiction. Il me dit : « Oui, ton père est mort mais il est vivant aussi puisque tu le vois. Il est vivant tout le temps de cette vie accordée. » J’éprouve une joie folle, mélangée à un intense chagrin. » « En général, on oppose tristesse ou joie, mémoire ou oubli, vie ou mort. Alors que la plus forte de nos expériences psychiques, le rêve, se passe là où les contraires se mélangent. » Hélène Cixous in Télérama 10 janvier 2007.

[2] Production : Jacques Nahum, Réalisation : Thierry Chabert, Le temps des secrets, Le temps des amours, téléfilms tirés des romans éponymes de Marcel Pagnol, tournés en 2006.

[3] Hyperrêve : les images mentales d’Hélène Cixous, ses descriptions montrent certains détails avec force. La peau malade de sa mère dans L’Amour du loup et autres remords que la narratrice masse au bord du dégout. La sensibilité exacerbée cache un fil rouge de la pensée, une violence. La sensibilité surmontée s’ouvre à une symbolique qui pourtant ne se dévoile pas mais reste virtuelle. Dans l’œuvre d’Hélène Cixous, l’hyperrêve décrit le deuil non pas pour oublier mais pour revivre la sensation douloureuse de l’absence ou le drame de la présence ténue d’un père tuberculeux. Dans cette sensibilité, la mémoire se fait plus poignante et plus forte, dans une surexistence. (Internet : le Deuil et la « permission » d’écrire dans les fictions d’Hélène Cixous, Martine Motard-Noar, McDaniel College, Été 2011).

[4] Pour garder le souvenir de ses rêves, Simonne les notait tous les matins dans un journal. Les rêves du 9 mars 1997 semblent liés par le thème de la femme et sont nés d’une angoisse pour l’un de ses enfants. Le n°4, et dernier rapporté, est un rêve lucide car Simonne décide de retourner sur l’image. Elle voit, avec force détails vivants, un oiseau image universelle de son âme angoissée par le souci des ses enfants. Le tableau 137 lie l’âme de la femme, le pli féminin, au souci de l’enfant. La beauté de l’image mentale, de l’oiseau, n’ont d’égale que la beauté des sentiments maternels. Simonne se rassure dans l’universalité de ses sentiments.

[5] Carlos Castaneda, Le voyage à Ixtlan, Éditions Gallimard, 1974, p. 141.

[6] Carlos Castaneda, Le voyage à Ixtlan, Éditions Gallimard, 1974, p. 140.

[7] Eric Berne : médecin psychiatre américain 1950-1970. Il invente l’analyse transactionnelle pour décrire les relations en entreprise. Trois types apparaissent adulte enfant, père enfant, mère enfant. En réalité les relations humaines en compte autant que de plis de la pensée.

[8] Archétype : en psychologie analytique, Carl Gustav Jung désigne par ce terme les images mentales et formes de représentations correspondant à un thème universel structure de la psyché ou pli de la psyché commun à l’humanité. Ces plis de toutes les cultures s’exprimeront au travers d’un langage symbolique variable.

[9] Simonne Roumeur, Voilier, Singes primates, n° 87, n° 88. Simonne a fait également des portraits de ses enfants.

[10] Jacques Albin, Simon Collin de Plancy, Dictionnaire Infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres…, Librairie universelle de Pierre p. 328.

[11] Ce concept a été développé par Serge Tisseron in Secrets de famille mode d’emploi, Éditions Ramsay, Paris, 1996.

[12] Le hip-hop est un mouvement culturel et musical apparu dans le Sud Bronx à New-York dans les années 1970. Le hip-hop reprend les complaintes du Jazz. Musique sans instruments, les jeunes défavorisés inventent une musique accessible à tous. Cette démarche est en rupture avec le jazz inventé à partir du savoir faire de grands musiciens du negro spirituels et des work songs. Le hip-hop est issu des Block Party. Fêtes de quartier où l’on danse. Pour les danseurs les DJ (disc jockey) les ont inventé des morceaux assez longs pour que la danse puisse s’exprimer largement. Clive Campbell surnommé Kool Herc est le premier a avoir eu l’idée de brancher deux tourne-disque pour le même morceau afin de modifier le rythme…

[13] Slam a été mis en place en 1986 par un américain Marc Smith dans le but de rendre la déclamations de poèmes moins élitistes et moins ennuyeuses. La récitation est rythmée et accompagnée de mouvements du corps.

[14] S. Roumeur, Au royaume des fougères, n° 322, 23 08 2001.

[15][15] HUAINAN ZI, Du commencement du réel, Philosophes taoïstes, Gallimard, 2003, tome II, p. 64.

[16] Carlos castaneda, Le voyage à Ixtlan, Gallimard, 1974, p. 165.

[17] Carlos castaneda, Le voyage à Ixtlan, Gallimard, 1974, p. 168.

[18] Carlos castaneda, Le voyage à Ixtlan, Gallimard, 1974, p. 179.

[19] Simonne Roumeur, Obsidienne, n° 355, 29 07 2002. L’obsidienne est une pierre brillante et sombre. Elle est à forte connotation symbolique sa vertu de dureté suscite les images mentales, miroir chez les aztèques, taillée en couteau pour ouvrir le corps des morts chez le Egyptiens…

[20] Simonne Roumeur, …Nait le Verbe, n° 462, 09 05 2005.

[21] Félix Nussbaum, Masquerade 1939, Felix-Nussbaum-House, Osnabrück.

[22] L’enfant disparait dans les linges, le matriarcat et la « gynocratie », image mentale de Bruno Schulz dans La nuit de juillet in Schulz, Éditions Denoël, 2004, pp. 218-225.

[23] « je veux dire d’une part, l’état où l’âme, par suite de quelque infirmité des organes vitaux, est sollicité de venir en aide à la nature, et d’autre part l’état où elle reste en repos – dans ces deux cas, l’Imagination active domine les sens et elle projette librement images et empreintes variées dans le sensorium. » Sohravardî, le livre des rayons de lumière, L’Archange empourpré, trad. Henry Corbin, Fayard, 1976, p. 145. Cité et expliqué in Monique Oblin-Goalou, Résonances, Prologue, Paris : L’Harmattan, 2013, pp. 11-27.

[24] Hélène Cixous, Hyperrêve, Galilée, 2006, nb. Pages : 232.

[25] Arthur Janov découvre le cri primal et invente la thérapie primale. Arthur Janov distingue trois espaces dans le cerveau : le cortex cérébral en rapport au présent ; Le système lymbique : souvenir émotions ; le cerveau reptilien : enfance, naissance, rapport aux animaux, préservation de l’espèce, reflexes de survie…

[26] Lucas Belvaux, 38 témoins, cinéart, Belgique/France, 2011.

[27] Dans les contes des Monts d’Arrée le chien noir fait peur car il représente la misère. Simonne le retourne pour une prise de conscience de nos peurs. Le chien noir mange alors la misère.

[28] Pierre Boutron, Le silence de la mer, RTBF, 2004, inspiré par Vercors, Le silence de la mer et Ce jour là deux romans de Jean Bruller dont le pseudonyme est Jean Vercors.

[29] Dans Glossaire (185), Madame Roumeur réunit les éléments qui composent la symbolique des plis de sa pensée. Ces éléments ce répètent dans l’ensemble de son œuvre. Ils ont une dimension d’archétype.

Frida Kahlo, L’étreinte amoureuse, 1949, Musée d’art moderne de San Francisco

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Félix Nussbaum, Masquerade 1939, Felix-Nussbaum-House, Osnabrück

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Geneviève Asse, collégiale Notre Dame de Lamballe.

Geneviève Asse, collégiale Notre Dame de Lamballe.

A Roi de la nature n°427, de l’Esprit, des esprits de la nature, du contrôle de soi et des rêves

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