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  • : Monique Oblin-Goalou
  • : Mise en ligne de mes articles, sujets de réflexion et réalisations plastiques
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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 17:02

Monique :Nous allons vous présenter un spectacle sur les rois d’Angleterre. Arthur et Merlin l’enchanteur en sont les héros. Ce spectacle met en scène des fantômes du futur. Logres, où Arthur se fait couronner, est une ville imaginaire. Tous les châteaux, par où passent Arthur et Merlin l’enchanteur, existeront dans le futur. Le roi Arthur a vraiment existé vers 480 mais, les historiens savent peu de choses de lui.

 

Nous sommes en 480, au début du moyen-âge.

 

Le jeune roi Arthur va avec ses cousines visiter différents châteaux de son royaume.

 

Il espère ainsi que ses vassaux lui prêteront allégeance.

 

Mais les châteaux semblent vides et hantés. Les barons refusent de reconnaître Arthur comme leur roi. Il n’est qu’un enfant.

 

Mais les fantômes des futurs rois et reines de Grande Bretagne viennent raconter leurs malheurs et aider Arthur.

 

Les fantômes du futur qui viennent à la rescousse d’Arthur sont Édouard Ier, Marie Stuart, Guillaume le Conquérant, Henry VIII, Elisabeth I et Elisabeth II, Daniel Radcliffe, Emma Watson et bien d’autres…

 

1 Au Château de Leeds

 

Le baron de Leeds : Allons nous cacher. S’il est seul, il n’aura pas notre soutien. 

 

Un guetteur voit arriver Arthur

 

Arthur :Voici le château. Comme il est beau. Il sera certainement confortable pour passer la nuit le voyage m’a fatigué. Entrons !

 

Merlin : mais il n’y a personne ? Ah si voilà des serviteurs !

 

Arthur : Le repas est prêt et servi. Nous allons souper et nous verrons bien après.

 

Les serviteurs :Allez vous coucher les lits sont prêts dans les chambres.

 

Mais la nuit venue des fantômes font du bruit

 

Je m’appelle Edouard Ier. 

Je viens pour vous dire que je vais conquérir le Pays de Galles que j’ai rattaché à l’Angleterre en 1277. Je vais chercher à conquérir l’Écosse mais je n’y parviendrai pas totalement. Mais je rapporterai la pierre du destinsur laquelle seront couronnés les rois d’Écosse et ensuite ceux de Grande Bretagne.

 

2 Au Château de Warwick

 

Arthur : Ce château est très impressionnant !

 

Merlin : Peut-être y rencontrerons-nous Guillaume le conquérant.

 

Arthur : Guillaume serait ce duc qui va conquérir l’Angleterre et Harold à Hasting ?

 

Merlin : Oui c’est cela. Son écusson sera fait de lions.

 

Arthur : Voyons quel moyen utiliserons nous pour entrer ? Utilisons les lions normands  qui décoraient ses écussons.

 

Les Lions : Oui, allons chasser les soldats.

 

Harry Potter : Bonjour Arthur, Je me présente Daniel Radcliffe. Je tournerai Harry Potter dans ce château. 

 

Hermione : Moi, Emma Watson, Je suis Hermione dans les films du XXIème siècle.

 

Arthur : Enchanté ! Quel est cet instrument ? Est-il dangereux ?

 

Daniel : C’est une caméra pour faire des images qui bougent.

 

Arthur : comme c’est amusant ! Où sont vos rois et vos barons ? À notre époque, ils n’ont plus beaucoup de pouvoir et n’habitent pas souvent leurs châteaux.

 

3 Au Château d’Hampton Court

 

Arthur : Nous arrivons de nuit.

 

Merlin : Attention car ce château aura une histoire terrible !

 

Hou, hou, hou de bruit étranges.

 

Arthur : Comment cela !

 

Merlin: Dans l’avenir, il sera habité par un roi cruel qui fera mettre à mort ses femmes,

Henry VIII. Mais le destin se vengera de lui. Deux reines lui succèderont. Marie la sanguinaire et Elisabeth I qui apportera grandeur et richesses à son pays.

 

Arthur : Comment sais-tu tout cela ?

 

Merlin : Je vois dans l’avenir. De vrais fantômes m’accueillent pour me raconter ces choses.

 

Arthur : S’il pouvait y avoir à manger, ce serait mieux que de parler aux fantômes.

 

Merlin : Ils viennent te dire que tes successeurs ne seront pas toujours de bons rois mais que vous aurez de grandes reines.

 

Arthur : laissons entrer une colombe. Peut-être chassera-t-elle ces fantômes.

 

La Colombe : Je porte un rameau. Il annonce la venue des Plantagenets en Angleterre (1154-1485). Mais juste avant les Tudors (1485-1603) dont Henry VIII fait partie.

 

 

Au château d’Edimbourg, ils sont accueillis par Marie Stuart fantôme du futur qui se présentent à eux.

 

Marie Stuart : Moi, Marie Stuart (1542-1587), je vais vivre au château d’Edimbourg. J’ai fait tuer mon mari qui était jaloux de mon enfant et je suis morte décapitée après une longue détention au château de Guillaume à Londres.

 

Arthur : Cela promet quelques inquiétudes.

 

Merlin : Tu as raison. Et, je vois que tu commences à entendre les fantômes. Qui enverrons-nous cette fois pour nous protéger ?

 

Arthur : Le griffon avec son bec et ses pattes de Lion.

 

Merlin : La reine Anne Stuart réunira l’Écosse au Royaume d’Angleterre et d’Irlande par les actes d’Union de 1707. Les Royaumes d’Écosse et d’Angleterre deviennent le Royaume de Grande Bretagne. Les deux parlements sont dissouts au profit du parlement de Grande Bretagne.

 

La reine Anne : Mon Grand Père, le fils de Marie Stuart Jacques VI d’Écosse devenu Jacques Ier d’Angleterre avait déjà beaucoup travaillé à ce rapprochement. 

 

 

5 Ils arrivent au château de Windsor

 

Merlin : le château servira de résidence royale à de nombreux rois comme Henri 1er, Henri II, La reine Victoria et le Prince Albert, George VI roi durant la guerre mondiale de 39-45 .

 

Arthur : Initialement, il servait aux Normands à contrôler le passage sur la Tamise. La reine  Elisabeth II utilisera Windsor comme résidence royale presque autant que Buckingham Palace dans le centre de Londres.

 

Merlin : Le château sera visité par de nombreux touristes au XX° siècle.

 

Arthur : Qu’est-ce qu’un touriste ?

 

Merlin : Comment t’expliquer les vacances, le tourisme et tout cela ? Peut-être que j’aurais le temps par ma magie de t’y envoyer pour en faire l’expérience.

 

 

6 Merlin et Arthur ont fait réunir les barons à Logres car le Royaume d’Bretagne n’avait pas de roi et beaucoup cherchent à s’emparer du pouvoir.

 

Arthur : Nous voilà à Logres. Les nobles sont là, le royaume de Bretagne est vacant. On dit que celui qui réussira à sorti l’épée du rocher sera roi.

 

Les barons se battent entre eux avec des épés pour savoir qui sera roi.

 

Arthur s’approche de l’épée du rocher et la retire de son socle.

 

Tous s’arrêtent et regardent vers Arthur qui se fait proclamer roi.

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 17:00

Chapitre 1

 

Il était une fois une petite fille qui se promenait dans son jardin.

 

Elle s’assoie à coté de sa sœur qui lui raconta une histoire :

 

La Sœur : Regarde un petit lapin blanc ! Suivons le.

Alice suit le lapin qui disparaît dans un terrier. Elle entre dans le terrier et tombe dans un trou. La chute lui semble longue. Elle aperçoit sur le mur des livres qu’elle prend et redépose au passage.

 

Elle arrive dans un jardin et voit un lapin. Elle est toute petite et le lapin est énorme.

 

Alice : Que ce lapin est gros. J’ai peur, je vais me cacher.

 

À ce moment là elle passe dans un potager où poussent des carottes.

 

Alice : Mangeons un de ces légumes. Ils sont riches en vitamine pour grandir.

 

Le lapin lui bloque la route. Alice n’a plus peur. Cela lui semble naturel de parler aux animaux.

 

Alice : Veuillez me laisser passer Monsieur Lapin. Vous êtes si grand.

 

Le Lapin : Vous devez me dire le nom de la vitamine qui se trouve dans les carottes et qui fait grandir. C’est votre droit de passage.

 

Alice : La vitamine A.

 

Le Lapin : N’oubliez pas de laver les légumes avant de les manger. Voyez la source qui est là-bas.

 

Alice déterre des carottes, s’approche de la rivière mais elle est si petite et le courant si fort qu’elle tombe dans l’eau. Les tourbillons l’emportent mais elle ne lâche pas le précieux légume.

 

Alice : Au secours ! Au secours !

 

Un policier entend les cris d’Alice. 

 

Le policier : J’arrive, je vais demander de l’aide au Clown car moi je ne sais pas nager.

 

Le Clown : Mes grandes chaussures devraient me permettre de marcher sur l’eau.

 

Le Policier : Voyons cela !

 

Alice : Dépêchez-vous, je vais me noyer.

 

Alice se retrouve sur une plage, toute mouillée, toute petite. À coté d’elle se trouve un Dodo.

 

 

 

Chapitre 2

 

 

Alice se réveille sur une plage et aperçoit un oiseau

 

Alice : Qui êtes-vous ?

 

Le Dodo : On me nomme Dodo

 

Elle aperçoit le clown qui lui présente le chat. Elle mange rapidement ses carottes.

Et d’un seul coup elle devient très grande. Elle n’a plus peur du chat.

 

Alice : Ouf, il était temps ! Mais je ne suis pas encore très grande. Disons, tout juste pour ne pas être mangée.

 

Alice : Je ne connais pas d’oiseaux de ce nom là.

 

Le Chat : Moi non plus. Il me semble que mes ancêtres vous ont chassé et mangé en arrivant dans l’île de la Réunion. Et que vous avez disparu. 

 

Alice : Je sais, je rêve. Ma sœur me racontait une histoire et je me suis endormie. Elle m’a dit qu’elle s’endormait aussi d’où le mot enfantin de dodo.

 

Le Chat : Et moi, pourquoi suis-je là ?

 

Le Clown : Car dans ce monde absurde, vous avez donné votre langue au chat.

 

Alice : Oui, j’étais un peu inquiète mais, je me suis laissée faire.

 

Le Clown : Quand j’invente mes rôles les sons m’inspirent des idées nouvelles. Les sonorités permettent des associations étranges, impossibles en apparence.

 

Alice : Comme dans mon rêve, l’intelligence associe le passé, le présent…, je croise des personnages, je tombe, je fuis…

 

Alice se rendort.

 

 

 

Chapitre 3

 

Le paysage de son rêve a un peu changé et les personnages sont plus nombreux.

 

Alice : Je suis redevenue petite. Heureusement, les autres ont disparu. Je vois de nombreux chats mais j’ai repris quelques carottes. Hop, me voilà grande, pas aussi grande que je le souhaite. Mais enfin, tout devrait bien aller si tous ces chats disparaissaient. Et tous ces lapins ! Regardez comme ils sont nombreux !

 

Les Chats : Nous nous sommes multipliés dans ton rêve. C’est l’effet prismatique du dioptre entre la réalité et le rêve. C’est à dire qu’entre ton rêve et la réalité, quand tu es à demi éveillée, des illusions apparaissent. Tu as eu l’impression de voir beaucoup de chats.

 

Les Lapins : Pour nous c’est normal. Quand nous nous installons quelque part nous sommes toujours très nombreux.

 

Alice : Les chats sont des poètes. Leur langage est difficile. Quand nous étions en vacances au bord de la mer, les lapins gambadaient partout. Je désire rester avec les lapins. Ils sont si mignons de près.

 

Le Clown : Ils vont manger tes carottes et tu ne pourras plus retourner dans la réalité.

 

Alice : J’ai des crampes d’estomac à force de manger ce légume. J’ai faim.

 

La Sœur d’Alice : Il est l’heure de goûter. Tu as raison Alice.

 

Alice : Mais je ne m’adressais pas à toi mais au clown de mes rêves.

 

Alice : Enfin, j’ai retrouvé ma taille normale. (Alice sort devant l’écran) Allons rejoindre maman.

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 16:58

Pikachu et Sacha se rendent au zoo. Derrière les grilles, ils voient beaucoup d’animaux. 

 

Certains sont tristes d’être là. 

 

Pikachu : Bonjour messieurs les Perroquets.

 

Le Perroquet 2 : Bonjour messieurs les Perroquets.

 

Pikachu : Je ne suis pas un Perroquet et, même si je suis jaune, je ne suis ni un canari ni un poussin. Je suis le compagnon de Sacha.

 

Le Perroquet 1 : Je suis le compagnon de Sacha.

 

Pikachu : Sacha, tu connais ces oiseaux ?

 

Le Perroquet 2 : Sacha tu connais ces oiseaux ?

 

Sacha : Non, mais tu sais bien qu’ils répètent tout ce que nous disons ce sont de perroquets. Ils sont là car ils ont été saisis aux frontières. 

 

Pikatchu : Comment allons-nous leur parler s’ils répètent toujours la dernière phrase ? Voyons avec le voisin le crocodile s’il arrive à leur poser des questions.

 

Le crocodile : Laissez-nous faire la sieste. Les perroquets font tant de bruit que cela nous empêche de dormir la nuit. Alors, nous nous reposons l’après-midi.

 

Le Perroquet 2 : Nous nous reposons l’après-midi.

 

Les pandas : Nous savons parler aux perroquets. Ils se plaignent beaucoup de ne pas pouvoir voler dans les arbres et d’être trop nombreux dans la cage. Il est impossible de savoir d’où ils viennent. Ils étaient en mauvaise santé quand ils ont été saisis.

 

Le perroquet 2 : Oui, si vous pouviez faire quelque chose pour nous ce serait bien, les éléphants, les tigres et les lions sont malheureux aussi.

 

Pikatchu : Pas tout à fait car, dans la nature ils sont dangereux pour ceux qui habitent à coté des réserves. Alors que vous, vous ne menacez personne.

 

Le perroquets : Alors que vous, vous ne menacez personne.

 

Les éléphants : Fermez vos gros becs crochus. Ceci est une conversation sérieuse. En effet, pour nous les éléphants, les zoos sont une chance. Notre espace vital se réduit de plus en plus sur la planète. Les parcs zoologiques sont la meilleure solution.

 

Le léopard: Les léopards ont de la viande tout va bien. Regardez comme les pandas semblent dodus. Ils feraient un très bon repas en cas de nécessité.

 

Sacha : Si vous étiez libres vous iriez manger les pandas ?

 

Les pandas : Nous ne mangeons que des feuilles d’eucalyptus pour que notre chair ait mauvais goût. Je vous déconseille d’essayer.

 

Pikachu : Au fait, vous les perroquets d’où venez-vous ? Il serait peut-être bien de trouver une solution pour que vous rentriez chez vous ?

 

Perroquet : Une solution pour que vous rentriez chez vous (répéter trois fois) . 

 

Perroquet 2 : Notre forêt a été brûlée. Nous sommes des Aras verts, nous venons du plateau de Guyane, nous avons des cousins en Amazonie le long des fleuves et à Panama.

 

Le tigre blanc : Travailler dans l’international complique les relations animalières. Moi, je viens de Tanzanie et, le guépard du Kenya. Certains de ces animaux sont inconnus pour nous.

 

Pikachu : Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vous êtes isolés les uns des autres. Ta cage est grande. Tu es albinos, tu ne survivrais pas à l’état sauvage.

 

Le Lion : C’est vrai, je suis heureux d’être dans la fosse, mais ce milieu est risqué. Si j’attrape et que je mange un de mes voisins, je pourrais m’empoisonner.

 

Pikachu : C’est absurde !

 

Sacha : Je vais discuter avec le directeur du zoo. Peut-être pourrons-nous envoyer les perroquets dans la Réserve de Renca en Amazonie qui vient d’être reprise aux investisseurs miniers.

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 16:55

Le prince prédestiné et les animaux de l’Égypte[1]

 

Dans cette pièce les acteurs sont : le prince, le lion, le fourmilier, le lézard, la panthère noire, le scarabée des rosiers, le serpent cobra, le chien, le crocodile.

 

Le soleil monte et descend. Il est comparable au scarabée bousier brillant qui pousse sa boule de terre vers un trou dans le sol. Le jeune coléoptère qui naîtra de la boule enterrée et qui s’est nourri de la boue est comparé à la naissance du soleil tous les matins à l’horizon. Le soleil naît de la terre tous les jours. Le cycle de l’insecte qui ne vit que quelques heures est comparé à celui du Dieu Ré.

 

Il est symbole de renaissance pour les morts de l’Égypte antique. Il est porté en amulette sur les momies près de celle du cœur. Le cœur étant le siège de l’âme et des pensées qui animent la personne. Il est celui qui pousse l’âme vers la lumière la nuit jusqu’au matin. Il est celui qui pousse le cœur après la mort vers la résurrection.

 

Les dieux présents dans les bêtes parlent au jeune prince qui les écoute étonné.

Ces fréquentations ne sont-elles pas dangereuses ? Le jeune prince est-t-il destiné à mourir par un serpent, un crocodile ou un chien ?

 

 

Le Crocodile Sobek : Ma demeure est dans les eaux du Nil qui coule vers la mer et irrigue les terres d’Égypte. Je mange les hommes. Alors, ils me craignent. À ta naissance les prédictions ont annoncé que je te mangerai. Éloigne toi de moi !

 

Le Jeune Prince : Certainement pas, pour moi tu pourvoiras aux crues du Nil afin qu’il dépose le limon qui rend fertile les terres. Et je refuse de rester enfermé.  Si les dieux ont parlé contre moi, j’assumerai mon destin.

 

Le Crocodile Sobek : Je veux bien mais les Hippopotames ne seront peut-être pas d’accord. Allons leur rendre visite.

 

Le Prince : Je ne peux pas car, ils sont à prendre le frais au milieu du Nil dans les eaux plus fraiches du courant. Ma barque ne résisterait pas à leur masse.

 

Le Crocodile : Avec mes dents de crocodile, je veillerais qu’ils n’approchent pas trop près de ton embarcation.

 

Taouret l’Hippopotame : Que venez-vous faire ici ? Vous n’avez pas peur ? Si les crocodiles approchent de nos petits hippopotames nous chargeons.

 

Le jeune prince : Ma barque royale se promène entre les roseaux non pas pour prendre vos petits mais pour que vous protégiez les crues qui rendent fertiles la terre.

 

Les Hippopotames : Nous irons tous nous baigner et nous gonflerons au moment des pluies pour faire monter le niveau de l’eau. Mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra aussi que les coléoptères fécondent vos blés pour que vous ayez des graines.

 

Le Prince : Est-ce que tu parles du scarabée qui pousse sa petite boule de boue ?

 

Le jeune prince regagne la rive et rencontre le scarabée.

 

Le Scarabée : Ne me dérangez pas je dois vite porter en terre la boule dans laquelle j’ai pondu.

 

Le Jeune Prince : le bourdonnement des insectes dans le ciel est la seule assurance d’avoir des graines à planter et à manger. Tu sors du sol comme le soleil à l’aube et toutes les plantes germent comme toi en sortant de terre.

 

Le Scarabée : Je suis le cœur et la puissance de Ré. Et les blés prennent la couleur du soleil quand ils sont murs. Je butine et je féconde les fleurs qui donnent les fruits du soleil.

 

Le Jeune Prince : Scarabée, tu as la forme d’un cœur avec tes ailes déployées pour  pouvoir voler dans l’air, le ciel, ou plutôt le lieu, des pensées et de l’intelligence.

 

Le Scarabée : Et aussi, le spirituel, car les insectes donnent la vie aux plantes des bords du Nil. Donner la vie n’est-ce pas spirituel ?

 

Mais les autres princes étaient jaloux de la présence des dieux au coté du prince prédestiné, de sa capacité à parler avec les dieux quand il jouait avec les bêtes.

 

Le prince se cacha dans une grotte avec ses amis et son chien.

 

Le Chien : Que faites-vous caché ici ? Sortez, sortez…

 

Le Prince et ses amis : tais–toi ! Nous nous cachons car certains ne veulent pas que je sois pharaon.

 

Le chien fait du bruit et le Jeune Prince est blessé par les prétendants au trône.

 

Anubis le dieu chacal de la mort : Bonjour, je suis Seth le dieu chacal, que fais-tu là  avec moi dans le royaume des morts ? 

 

Le Jeune prince : J’ai été blessé par mes ennemis.

 

Anubis : Ta blessure ne te fera pas mourir. Sekhmet la panthère et Seth, le fourmilier que voici, te guériront.

 

Sekhmet la déesse Panthère Noire : Je suis la Panthère Noire, je t’emporte au désert. Je vais souffler. Le vent soulèvera le sable et personne ne pourra te poursuivre. Je vais te guérir et tu pourras reprendre des forces auprès de moi.

 

Seth le dieu fourmilier et mangeur de termites : Moi, le fourmilier, j’irai te chercher des insectes à manger et du miel des abeilles mes amies. Ainsi tu n’auras pas faim.

 

Une fois soigné, le jeune homme rencontra un serpent cobra dans le désert.

 

Le Prince : Veux-tu venir avec moi dans mon palais ? Je suis prince d’Egypte ?

 

Le Cobra : Je serai toujours présent en toi quand tu gouverneras. Mais moi le serpent, je reste dans le désert. Je n’aime pas l’humidité du Nil. Je préfère les pierres sèches du désert.

 

Le serpent cracha son venin que le prince récupéra pour le donner à ses médecins et faire des médicaments et des antidotes au poison.

 

Le jeune prince rentra au palais, aux côtés du pharaon, pour se préparer à gouverner.

 

Le conte du Prince prédestiné date de la XXe dynastie. Les fragments sont assez clairs pour raconter l’histoire d’un prince qui surmonte le destin annoncé à sa naissance et les peurs qu’inspirent les animaux. Il devait mourir par le crocodile, le serpent ou le chien ! 

 

[1]Cette histoire a été inspirée du conte dont il ne reste que des fragments : Le prince prédestiné, in Gaston Maspéro, Les contes populaires de l’Égypte ancienne, Arbre d’or, Genève, 2006.

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1 juillet 2018 7 01 /07 /juillet /2018 20:36
La vie de la nuit et la vie du jour se rencontrent

Les éons d’or avec le soir remontent vers le soleil 

Un rayon de Dieu se retire mais d’autres naissent

Toujours différents et laissent un temps des traces,

Mémoire de merveilleux négatifs éphémères d’une existence

 

La Lune et la soleil vivent et brillent dans les cœurs

Ensemble, comme sur la route sinueuse qui monte au paradis de verdure de Syntra,

La montagne de la Lune.

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1 juillet 2018 7 01 /07 /juillet /2018 20:18

Nicolas de Staël peint

De nuit Les footballeurs[1],

Le match promet des liens

Sous de gros projecteurs.

 

Dans une débauche

Musclée au Parc des Princes

Il peint à la spatule

La matière en cumule,

 

Bandes et géométries,

Contrastes colorés,

Dont les couleurs varient

Vert, rouge et bigarrés 

 

La lumière violente,

La foule hurlante,

Le ballon objet du jeu,

Règles et légèreté,

 

Tous les regards croisés

Tournés vers la balle

D’esprits hypnotisés

Dans l’ombre de la foule.

 

Le divertissement

Bat son plein, tout oublier

Dans un rassemblement

Et se sentir tous liés

 

Transportés dans les vagues 

De l’émotion d’une âme

De foule et de fougue

Qui crie, délire en flamme.

 

Résonnent les klaxons,

Reprennent l’euphorie,

Prolongent au diapason

Le temps de frénésie.

 

Qui ne se souvient pas

D’avoir, devant sa télé,

Donné un coup de pied, 

Le ballon comme un appât ?

 

Car la petite balle

Avait, une soirée,

Créé la fraternité.

Les tableaux rappellent

 

Qu’à Nicolas de Staël

Revient cette intuition

D’avoir volé le son

De ces instants irréels.

 

Chacune des rencontres

De la foule et de nuit,

Sur les écrans, revit,

Bruyant, le cri du chœur.

 

[1]Nicolas de Staël, Les footballeurs(match France Suède, au Parc des Princes, 26 mars 1952, premier match de nuit avec éclairages), collection privée (toile d’environ sept mètres carrés). Nicolas de Staël réalise une série d’une vingtaine de tableaux sur ce match dont des huiles sur toile comme,  Les footballeurs, Musée des Beaux Arts de Dijon et Musée Granel d’Aix en Provence.

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 18:48

 

Conférence prononcée le Samedi 14 octobre 2017 au château d’Aubigny-sur-Nère salle Louise de Keroualle

 

« Centre de recherche sur l’Auld Alliance et sur l’histoire d’Aubigny-sur-Nère »

 

Le Traité de Douvres a été signé en 1670 entre les couronnes de Grande-Bretagne et de France. Louis XIV donne le fief d’Aubigny à Louise de Keroualle pour avoir facilité les relations entre les deux couronnes et contribué à l’application des accords secrets du Traité de Douvres. Nous voyons donc d’ores et déjà le lien étroit entre la ville d’Aubigny et l’histoire de ce traité.

 

L’Europe ne peut se faire sans choisir une orientation spirituelle commune, au rôle de la mystique dans la mise en place de la reconnaissance de la conscience individuelle et collective et aux conséquences démocratiques de l’acquisition de ces libertés. Le traité de Douvres suscite de belles réflexions sur ce point.

 

Le traité de Douvres est signé en 1670 entre les rois de France et d’Angleterre. Il s’inscrit dans le contexte de la lutte contre les Républiques de Hollandes et des revers de la mise en place des pratiques démocratiques en France et en Angleterre. Il s’inscrit dans une tentative des peuples à imposer leur arbitre.

 

 

John Michael Wright, Charles II, National Portrait Gallery (1660 ou 1665) Dans le traité de Douvres il est nommé « Roy de la grande Bretagne ».

 

 

Statue de Louis XIV en Empereur Romain, par Antoine COYSEVOX, 1687, musée Carnavalet, Paris. Dans le traité de Douvres, il est nommé « Roy très chrétien ».

 

Le traité de Douvres fut une entente secrète signée entre les couronnes anglaise et française en concluant l’alliance des deux royaumes dans la guerre de Hollande qui éclata deux ans après la signature ; les Anglais entrent ainsi dans la Troisième Guerre anglo-néerlandaise. Le traité de Douvres restera caché et inconnu pendant cent ans.

 

Le traité de Douvres de 1670 montre que les deux rois Charles II et Louis XIV veulent faire la guerre au pouvoir législatif des Etats Généraux, donc aux institutions des Provinces Unies des états du Sud des Pays Bas.

 

Depuis 1424 le fief d’Aubigny appartient à des Seigneurs écossais : les Stuart. Il est le témoin de la fidélité et du dévouement des Ecossais envers le Roi de France. L’alliance franco-écossaise a permis aux rois de France et particulièrement à Charles VII de s’imposer et de sortir victorieux de la guerre de cent ans. A partir de 1673 et suite au traité secret de Douvres, Louise de Keroualle devient comtesse de Portsmouth et d’Aubigny, ses enfants assureront la présence anglaise dans le duché d’Aubigny avec les comtes de Richemond et de Lennox.

 

Dans les passages du traité de Douvres que je cite au cours de cette conférence vous pourrez constater que la grammaire française n’a pas encore cette rigueur qui s’imposera avec le temps et l’évolution.

 

 

 

Autour du traité de Douvres mon exposé retrace l’histoire des guerres et des relations diplomatiques entre la France, l’Écosse et l’Angleterre.

Il s’intéresse à l’histoire des peuples.

Le duché d’Aubigny sur Nère sera le gage des bonnes relations entre la France, l’Angleterre et l’Ecosse et trouve sa place dans les différentes étapes de ces relations.

 

Dans une première partie consacrée au contexte historique du traité de Douvres, je retrace l’histoire de la ville d’Aubigny au Moyen Âge et au XVIIe siècle. Cette partie explique les relations franco-écossaises et le jeu des alliances, la place du fief d’Aubigny. La France de Charles VII s’allie avec l’Écosse et ses chevaliers pour couronner le Roi à Reims et chasser les Anglais de France. Au XVII siècle, à l’extinction de la famille Stuart d’Aubigny, la ville passe à la Duchesse de Portsmouth et d’Aubigny.

 

Dans une deuxième partie je décris le rôle du traité de Douvres, ses conséquences et les guerres qui en découlent. Cette partie aborde la place du traité de Douvres dans les guerres de dévolution et de Hollande. Les alliances s’inversent. Louis XIV roi de France et Charles II d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande profitent de l’affaiblissement de l’Espagne et de l’avènement de son jeune roi Charles II d’Espagne pour revendiquer des territoires des Pays-Bas. Le roi de France s’allie avec le roi d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande pour imposer le pouvoir absolu et organiser les guerres de dévolution et de Hollande.

 

La troisième partie de cette conférence étudie les causes profondes de la mise en place du Traité de Douvres. Elle propose une réflexion sur l’aspiration des peuples en opposition avec l’alliance des rois telle qu’elle apparaît dans le traité de Douvres au travers d’évènements qui ont marqué l’histoire de l’émergence de la « personne séculière » et de la liberté de conscience, de la reconnaissance du mérite.

 

Les personnages principaux de cette saga autour du traité de Douvres sont les suivants :

Dans la première partie: Charles VII, Jean Stuart de Buchan; Jeanne d’Arc; Les archers anglais; La garde écossaise; Jean Stuart de Darnley; Louise de Keroualle duchesse de Richemond et d’Aubigny; Charles II de Grande-Bretagne; Louis XIV roi de France, La CABAL qui est le conseil du Roi Charles II.

Pour la deuxième partie:

Bien sûr, Charles II d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande et Louis XIV, roi de France, mais aussi l’enfant roi Charles II d’Espagne; la reine de France Marie Thérèse; Jan de Witt, Guillaume III d’Orange; l’amiral Michiel de Ruyter et Louise de Keroualle.

 

Dans la troisième partie, je fais notamment référence aux personnes suivantes:

Le peintre Bruegel; les ducs d’Aigmont et de Horne; Philippe II d’Espagne; Charles I°; Olivier Cromwell...

 

Nous allons commencer avec la ville d’Aubigny qui nous accueille aujourd’hui et qui accompagne deux grandes étapes des relations entre le Grande-Bretagne et la France.

 

 

Première Partie L’histoire de la Ville d’Aubigny dans ses alliances avec la Grande-Bretagne

 

Le fief d’Aubigny a, depuis 1424, été lié à la Grande-Bretagne et plus particulièrement à l’Écosse par la famille Stuart. Ce fief passe ensuite à la famille de Richmond jusqu’à la révolution. Nous allons voir comment le traité de Douvres se trouve impliqué dans l’histoire d’Aubigny et de grandes familles écossaises et anglaises.

 

1 Les Stuart Il est fait mention plusieurs fois dans le traité de Douvres du « roi très chrétien ». Dans cette partie les origines de ce titre donné au roi de France semblent en partie liées au Grand Schisme d’Occident, et ensuite au soutient que son pouvoir trouve auprès des catholiques comme Louise de Kerhoualle.

 

La ville d’Aubigny sur Nère tient son charme en partie de son joli Château et de celui de la Verrière tout proche.

 

En 1424, le fief d’Aubigny a été transmis par Charles VII à Jean Stuart de Darnley cousin du roi d’Ecosse. Jean Stuart de Darnley commandait l’armée écossaise et son cousin (qui avait le même nom) alors décédé avait secouru Charles VII en grande difficulté après la Bataille d’Azincourt :

 

Petit rappel : Sur fond de grand Schisme d’Occident de 1378 à 1417, le 25 octobre 1415, pendant la guerre de cent ans, a lieu la Bataille d’Azincourt. (Les alliances autour du Schisme d’Occident sont les mêmes que celles de la guerre de cent ans. Urbain VI, à Rome, a pour alliés l’Italie du Nord, les Royaumes (angevins) de Hongrie et de Pologne, l’Angleterre, les Flandres. Clément VII, à Avignon, a pour alliés, le Royaume de Naples, la France, la Castille, l’Ecosse et les duchés de Lorraine, d’Autriche et du Luxembourg).

 

Durant la bataille d’Azincourt, Les 18000 soldats français tentent de barrer la route aux armées anglaises fortes de 6000 hommes menées par Henry V roi d’Angleterre de 1413 à 1422. Calais était déjà anglaise depuis 1345 et les troupes anglaises se dirigeaient alors vers Calais pour pouvoir repartir en Angleterre après avoir pris le port d’Harfleur. L’Ost (ou host signifie armée, levée des hommes), l’ost du roi de France donc arrive à rattraper les armées anglaises avant Calais. Mais les archers gallois armés de grands arcs à longue portée transpercent le front de la cavalerie française enlisée dans la boue. Cette défaite marque-t-elle le début de l’épopée de Jeanne d’Arc ? Le roi de France ne dirigeait pas ses troupes car il était atteint d’une maladie mentale. L’armée française était menée par le connétable Charles I° d’Albret.

 

Avant Jeanne, Jean Stuart de Buchan vient au secours du Dauphin Charles futur Charles le VII le victorieux. Jean Stuart de Buchan écossai débarque en 1421 avec 6000 hommes.

Le 21 mars, l’armée franco-écossaise commandée par le conte de Buchan franchit la Loire et a vaincu l’armée anglaise à Baugé. La bataille de Baugé sera la première victoire française. Le duc de Clarence, frère du roi d’Angleterre, fut tué et ses armées défaites. L’armée de Buchan prendra d’autres places comme Avranches. D’autres écossais viendront se joindre à la France comme le comte Douglas Archibald. L’armée du dauphin Charles comptait alors environ 12000 soldats écossais et Douglas, beau-frère du comte de Buchan, fut nommé lieutenant général des armées du roi et duc de Touraine.

Le 21 octobre 1422, à la mort de Charles VI, Le Dauphin est nommé roi à Mehun-sur-Yèvre. Il prend le nom de Charles VII.

Mais la victoire de Baugé est de courte durée.

 

En 1423, à la bataille de Cravant, l’armée française composée d’Écossais, d’Aragonais et de Lombards subissait une importante défaite contre les Anglais alliés aux Bourguignons. Quatre mille écossais furent fait prisonniers et Jean Stuart de Darnley prisonnier perdit un œil. À la libération de Jean Stuart de Darnelay, le roi lui versa trente-huit mille livres en faisant don à lui et à ses descendants mâles, par la charte de Bourges du 26 mars 1424 les villes, seigneurie et château d’Aubigny à la réserve de la foi et de l’hommage. Jean Stuart de Darneley ne résidait pas à Aubigny mais au château de Concressault dont il ne reste actuellement que des ruines. Le château royal avait été incendié par les anglais.

 

Le 17 août 1424, à la bataille de Verneuil en Normandie, les troupes écossaises sont anéanties. Le connétable de France Jean Stuart comte de Buchan (cousin de Jean Stuart de Darnley), son frère cadet Robert, son beau-père Archibald Douglas 4° comte de Douglas et son fils James Douglas sont tués. Mais leur action a permis un répit à la France et la préserve d’une occupation complète par l’Angleterre. A cette époque, en remerciement pour l’action écossaise et pour leur fidélité à la France, Charles VII crée la garde écossaise pour défendre la personne du roi.

 

En 1426, Jean Stuart de Darnelay continua à participer aux batailles contre les anglais. Mais en 1428, pratiquement tout le Nord de la France était encore aux mains des Anglais et les guerres continuaient de faire souffrir les populations. Le conflit s’enlisait.

 

Jeanne d’Arc apprend par ses voix (saint Michel, sainte Marguerite d’Antioche, sainte Catherine d’Alexandrie) qu’elle doit conduire le roi de France à Reims pour sacrer Charles VII roi des Français. Le sacre du roi était important car il donnait la légitimité spirituelle au roi sur son peuple. Charles VII, comme nous l’avons vu plus haut, avait seulement été nommé roi. Or la France devait inviter Dieu à sa politique.

Jeanne marque la fin de la guerre de cent ans par l’effort de guerre soutenu qu’elle concède.

 

En juillet 1428 les Anglais prennent Orléans et encerclent la ville de neuf bastilles.

 

 

John Duncan, Jeanne d’Arc et sa garde écossaise, Joan of Arc riding with her Scots Guards,1896, Stirling Smith Art Gallery & Museum

 

Le 9 mai 1429, Jeanne d’Arc libère Orléans avec l’aide des Écossais. Au début du siège, en octobre 1428, Orléans abritait un fort contingent écossais apointé par le roi, puisque les comptes du trésorier des guerres, maître Raguier, prouvent la présence de compagnies commandées par trois chevaliers du Pays d’Écosse : William Hamilton, Thomas Houston, John Wischard alias Oulchart, et cinq écuyers : Thomas Blair, henry Galois, Edward Lennox, David Melvill et Alexender Norwill. Le 8 février 1429 arrivent d’importants renforts conduits par Guillaume d’Albret avec un fort contingent de 1000 Écossais commandés par les demi-frères John Stewart of Darnley et William Stuart de Castelmilk. Sur le champ de bataille la renommée des Écossais est telle qu’ils furent chargés de la protection du convoi de ravitaillement qui devait être conduit de Blois à Orléans avec Jeanne d’Arc, sous le commandement de Patrick Ogily de Auchterhouse, vicomte d’Angus, portant le titre de connétable de l’armée écossaise en France.

 

Le 16 et 17 juin 1429, la bataille de Beaugency permet aux troupes françaises de contrôler un pont stratégique qui devait rendre accessible aux anglais la conquête de Sud de la France. Ce pont repris par les armées de Jeanne, ouvrit la voie aux communications qui devaient permettre le couronnement et le sacre de Charles VII le 17 juillet 1429. Le pont de Beaugency survit depuis maintenant près de 600 ans à la dernière bataille. Il est possible de s’y rendre aujourd’hui. Jeanne remporta de nombreuses batailles qui feront reculer les anglais :

Le 18 juin 1429, il y eu entre autres la bataille de Patay où les anglais comptent 2000 morts et leur chef fut fait prisonnier. Les fameux archers furent tués.

 

Henri VI d’Angleterre traverse la Manche pour être sacré roi de France le 16 décembre 1431 à ND de Paris

Au procès de Jeanne, l’évêque Cauchon, recteur de l’Université de Paris, tente de la faire passer pour hérétique afin de rendre spirituellement caduc le sacre de Charles VII. Jeanne est brulée le 30 mai 1431. A partir de 1434, les frères Jean et Gaspard Bureau concevront une nouvelle artillerie donnant un avantage décisif dans le siège des places fortes anglaises qui tombent alors sans difficultés. En 1450, la bataille de Formigny réduit tous les espoirs anglais pour reconquérir la Normandie. L’Église consciente d’avoir brulé une sainte mais surtout consciente de ne pas avoir respecté les aspirations du peuple français, lève la condamnation en 1456.

(L’université de Paris appartenait au parti bourguignon formé par le régent de France Philippe le Hardi décédé en1404 prince bourguignon compte de Flandre et d’Artois par son mariage avec Margueritte III de Flandre. Encore Dauphin, le futur Charles VII avait fait poignarder Jean sans peur fils du régent décédé. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon ne sera pas régent car la France avait 2 rois comme nous l’avons vu plus haut.)

Les descendants de Jean Stuart de Darnley et d’Aubigny conserveront leurs fiefs d’Aubigny jusqu’en 1672 année où leur lignée s’éteignit. La dynastie des Stuarts d’Aubigny connu ses heures de gloires pendant les guerres d’Italie. Le roi Charles VII et ensuite Louis XI confieront le commandement de leur armée à Beraud et Robert Stuart. Le château d’Aubigny et celui de la Verrière témoignent par leur style de l’influence italienne due aux incursions des armées françaises en Italie. Les seigneurs écossais favoriseront le commerce du drap qui enrichira Aubigny jusqu’au désastre financer de Law (1716-1720) qui mettra fin à cette industrie et à une part importante de ce qui faisait la richesse de la ville. Mais à cette époque de troubles financiers, le château appartient à une autre famille depuis 1673.

 

Château d’Aubigny, Robert Stuart le fait construire au début du XVI° siècle. Depuis 1862, il est sur la liste des monuments historiques.

 

Château d’Aubigny depuis la cour

 

Château de la Verrerie construit par Béraud Stuart petit-fils de Jean Stuart et Robert Stuart en 1525.

 

Nous allons voir comment le fief d’Aubigny passe à une nouvelle famille.

 

 

La scandaleuse Louise de Keroualle duchesse de Portsmouth et duchesse d’Aubigny sur Nère (1649-1734) sera à l’origine de ce changement.

 

En 1672, quand la lignée de Stuarts s’éteint, le fief d’Aubigny retourne dans le giron royal. En 1673, Louis XIV fait don de la seigneurie d’Aubigny à Louise Renée de Penancoët de Keroualle maitresse de Charles II. Louise de Keroualle avait été envoyée par Louis XIV à la cours de Charles II et donna un enfant à ce dernier. Elle est catholique par ses origines bretonnes. Son rôle est de veiller à l’application du traité de Douvres, à la lutte contre les provinces unies, à la conversion de Charles II et de son peuple.

 

En 1673, trois ans après la signature du traité de Douvres, la guerre de Hollande fait rage, Louis XIV lègue le fief d’Aubigny à Louise de Keroualle, mais Louise de Keroualle ne sera nommée duchesse d’Aubigny que neuf ans plus tard par Louis XIV. En 1673, Charles II lui attribue une rente de dix mille Livres à valoir sur des terres en Irlande dont elle devient propriétaire à Dublin, Donegal et Fermanagh.

 

Le château d’Aubigny gardait, jusque dans les années 2010, dans ses salles une curieuse statue de cire de Marie Stuart emprisonnée. Marie Stuart est restée prisonnière à la tour de Londres et dans d’autres forteresses pendant 18 ans avant de mourir décapitée sur ordre d’Elisabeth Ière en 1587 environ 100 ans avant le traité de Douvres. Elisabeth reine d’Angleterre craignait les complots catholiques contre l’autorité anglicane déjà mise à mal par les condamnations de Rome. Marie Stuart ne réussit pas à réunir l’Écosse et l’Angleterre mais elle est la mère du roi qui succèdera à Élisabeth Ière, Jacques VI d’Écosse et Ier d’Angleterre.

Jacques règne sur les trois royaumes l’Ecosse, l’Angleterre et l’Irlande en union personnelle pour former la Grande Bretagne. Les trois conservent leurs institutions propres et leur indépendance. L’union personnelle se distingue de la fédération. Les pays restent des États souverains distincts mais, ils partagent un même chef d’État. Une fédération partage un État unique. Au XVII° siècle la dynastie des Stuart remplace celle des Tudor avec Jacques premier partisan convaincu de l’absolutisme et auteur d’un livre qui en démontre la nécessité. Son fils Charles premier accentuera cette tendance en s’opposant au parlement ; les prérogatives royales s’opposeront aux privilèges du parlement. Guillaume III d’Orange prendra le pouvoir en échange de la reconnaissance des parlementaires. Anne Ière de Grande Bretagne, par l’acte d’union de 1707, réunit les parlements d’Angleterre et d’Écosse.

Le Traité de Douvres de 1670 désigne Charles II comme Roi de grande Bretagne encore sous la forme d’une union personnelle.

 

Au moment des démarches des peuples vers la démocratisation la femme catholique n’a pas de représentation politique ; Et Louise de Keroualle n’est pas appréciée du peuple anglais qui l’associe à un pouvoir autoritaire basé sur l’arbitraire et le scandale sans considération du mérite.

 

Née en 1649 à Kéroualle, terres de Brest, morte le 14 novembre 1734 à Paris, Louise de Keroualle joue le rôle de préserver les relations entre la France et l’Angleterre et défend les intérêts de Louis XIV à la cour de Charles II. Elle veille à l‘application du traité de Douvres, la conversion officielle du roi d’Angleterre et l’entrée en guerre avec la Hollande de la Grande-Bretagne comme alliée de la France. Charles II de Grande Bretagne obtient la garantie d’avoir une protection française contre « les esprits brouillons » de Grande Bretagne qui pourraient s’opposer à son pouvoir. Charles II craint son peuple qui a décapité son père. L’apport de la France sera un soutien de 6000 hommes et 2 millions de « livres tournoises » selon les termes du traité (la livre tournois est une monnaie de compte française. La somme correspondait à environ 32 million d’Euros 2007) dont la première moitié sera payée dans les trois mois qui suivent la Ratification du traité. Louis XIV obtient le soutien des armées anglaises dans la défense des droits de son épouse sur la Monarchie d’Espagne en Flandres. La traité suit la guerre de dévolution comme nous le verrons un peu plus loin.

 

Voici les mots même du traité : « Le Seigneur Roy de la Grande Bretagne est convaincu de la vérité de la religion catholique et résolu d’en faire sa déclaration et de se réconcilier avec l’Église Romaine aussy tost que le bien des affaires de son royaume luy pourra permettre à tout sujet d’espérer et de se promettre de l’affection et de la fidélité de ses sujets qu’aucun d’eux mesme de ceux, sur qui Dieu n’aura pas encore assez abondamment respandu ses graces pour les disposer par cet exemple si auguste à se convertir ne manqueront jamais à obeissance que tous les peuples doivent à leurs souverains mesme de Religion contraire : neantmoins comme il se trouve quelque fois des esprits brouillons et inquiets qui s’efforcent de troubler la tranquilité publique principalement lorsqu’ils peuvent couvrir leurs mauvais desseins du pretexte plausible de religion ; Sa majesté de la Grande-Bretagne qui n’a rien plus à cœur (après le repos de sa conscience) que d’affermir celui que la douceur de son gouvernement a procurer a ses sujets, a cru que le meilleur moyen d’empécher qu’il ne fut altéré seroit d’estre assuré en cas de besoin de l’assistance de sa Majesté très chrétienne laquelle voulant donner au Seigneur Roy de Grande Bretagne des preuves indubitable de la sincérité de son amitié, et contribuer au grand succès d’un dessein si glorieux, si util à sa majesté de la Grande Bretagne, mesme à toute la religion catholique a promis et promet de donner pour cet effet au dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne la somme de deux millions de Livres tournoises dont la moitié sera payée trois mois après l’échange de ratifications du présent traitté en espèces, à l’ordre du dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne à Calais, Dieppe ou bien au Hauvre de Grace, ou remis par lettre de change à Londres au risques et périls et frais du dit Seigneur Roy très Chrétien et l’autre moitié de la mesme manière dans trois mois après et en outre le dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne jusques au nombre de six mille hommes de pied s’il est besoin de les louer et les entretenir a ses propres frais, et depens, tant que le dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne jugera en avoir besoin pour l’execussion de son dessein, et les dites troupes seront transportées par les vaisseaux du Roy  de la Grande Bretagne en tels lieux et ports qu’il jugera le plus à propos pour le bien de son service et du jour de leur embarquement seront payés ainsi qu’il est dit par sa Majesté très Chrétienne et obeiront aux ordres du dit Seigneur Roy de Grande Bretagne et le temps de la dite déclaration de catolicité est entièrement remis au choix du dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne. » Le roi Charles II obtient par ce traité la protection de Louis XIV. Il promet de se convertir officiellement si son peuple le lui permet. Il déclare être déjà convaincu de catholicisme.

 

Pourquoi Louise de Keroualle a été choisie pour cette mission ? Louise de Keroualle était déjà proche de la monarchie anglaise par son père. Sa famille défendait et était loyale à la royauté.

 

Guillaume de Keroualle père de Louise de Keroualle était de petite noblesse bretonne. Il s’était illustré en 1644 en hébergeant pour une nuit la malheureuse reine d’Angleterre, Henriette-Marie de France fille d’Henri IV et épouse de Charles I roi d’Angleterre. Ce roi devait être décapité le 30 janvier 1649 à la suite d’un procès. Charles I fut  un souverain autoritaire et soucieux, comme le sera son fils Charles II, de s’engager dans la voie de l’absolutisme. Olivier Cromwell s’opposera à ce dessein, prendra le pouvoir. Mais il ne réussira pas à établir un véritable pouvoir démocratique.

 

Le bateau de la reine d’Angleterre s’était échoué dans les eaux dangereuses de l’île d’Ouessant. Elle est secourue par Guillaume de Keroualle, la reine se réfugie ensuite auprès de son neveu le roi de France Louis XIV au Louvre. Le geste de son père aura des conséquences pour Louise. Elle rencontre François de Bourbon duc de Beaufort à Brest. Louise est belle et a une conversation plaisante.

 

François de Bourbon intervient auprès de Madame, la duchesse Henriette Anne Stuart, duchesse d’Orléans. Celle-ci est l’épouse du duc d’Orléans, frère de Louis XIV. Louise sera sa dame d’honneur pour 150 livres par an. L’usage du mot « Madame » désigne Hanriette Anne d’Angleterre fille de la reine Hanriette Marie de France (veuve de Charles I roi d’Angleterre dont nous parlions plus haut). Henriette Marie de France a pour frère Charles II Stuart roi d’Angleterre et de Grande Bretagne.

 

Cela fait deux ans que Louise de Keroualle est fille d’honneur de Madame la duchesse d’Orléans quand Louis XIV décide de resserrer les liens avec l’Angleterre pour des raisons commerciales mais aussi politiques comme nous avons pu le voir. Il va charger sa belle-sœur Henriette-Anne Stuart, duchesse d’Orléans et Charles Colbert marquis de Croissy de préparer le traité franco-anglais de Douvres qui assurera la neutralité de l’Angleterre. La duchesse se déplace, sans son mari, mais avec toute sa cour et dames d’honneur. Le traité de Douvres est signé le 22 mai 1670. Le roi de Grande Bretagne rencontre sa sœur et la cour qui l’accompagne. Louise de Keroualle est présente et plait alors à Charles II.

 

Charles Colbert Marquis de Croissy est le frère de Jean-Baptiste Colbert contrôleur général des finances du Roi Louis XIV. Charles Colbert (1629-1696) sera intendant d’Alsace (1655), ambassadeur à Londres (1668-1674). Il négocie le traité de Douvres en 1670 et sa signature apparaît sur le parchemin du traité de Douvres puis il fut envoyé comme plénipotentiaire à Nimègue (1675).Secrétaire d’État aux affaires étrangères (1679) et ministre d’État (1680), il fut à l’origine de la création des chambres de réunion et s’opposa à la politique de Louvois qui déclenchèrent la Ligue d’Augsbourg. Entre 1680 et 1681, Louis XIV réunissait des fiefs à son royaume qu’il prenait aux pays frontaliers. Ces actes étaient entérinés par les chambres de réunion.

 

Au retour de la délégation française, le 28 juin 1670, Madame la duchesse d’Orléans meurt de fortes douleurs à l’estomac. Il ne sera pas prouvé que Madame ait été empoisonnée mais deux ans plus tard éclate l’affaire des poisons. Il est probable que son mari, écarté de la diplomatie anglo-française, ait conçu quelques jalousies.

 

Louise se retrouve sans emploi. Louis XIV obtient une place de fille d’honneur pour Louise auprès de Catherine de Bragance épouse de Charles II. En échange, Louis XIV lui demande de veiller aux bonnes relations du roi d’Angleterre avec la France.

 

Louise de Keroualle portrait par Pierre Mignard en 1673.

 

Louise de Keroualle remplit son rôle. L’alliance Franco-anglaise fonctionne bien. Elle se fait naturaliser anglaise pour pouvoir profiter pleinement des dons que lui fera Charles II.

 

En 1672, à la mort du dernier Stuart d’Aubigny, Charles II revendique le fief d’Aubigny. Louis XIV, pour satisfaire son cousin, nomme Louise de Keroualle Duchesse d’Aubigny. Le fils de Louise de Keroualle né de son union avec Charles II et les descendants de cette union deviendront les nouveaux ducs d’Aubigny-sur-Nère. En 1672, Louise de Keroualle a un fils Charles qui est reconnu par le roi Charles II de grande Bretagne : Charles, premier Duc de Richmond et Lennox, duc d’Aubigny. Le château d’Aubigny restera dans la famille des Ducs de Richmond et Lennox jusqu’au 21 novembre 1812. Les ducs étaient sur la liste des émigrés depuis 1793. Ils sont expropriés des terres d’Aubigny durant la révolution française.

 

De 1685, date du décès de Charles II d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande à 1734, la duchesse de Portsmouth vit à Aubigny. Elle rénove le château à grand frais, elle soutient la construction d’un nouvel hôtel-Dieu et à cette époque, le commerce de la ville connaitra un nouvel essor. A la naissance de son fils, Charles II se réjouit beaucoup. Pourtant il a déjà de nombreux enfants surtout adultérins. Mais il sait que cet enfant pourra prolonger les relations diplomatiques entre la France et l’Angleterre et aura les terres d’Aubigny en France. Il le nomme pour cela Charles, 1er Duc de Richmond Lennox (Angleterre Yorkshire) et Lennox est un nom de famille (mais aussi un fief au Canada). (Il vivra de 1672 à 1723. Louis XIV accorde la nationalité française au premier duc de Richmond (janvier 1687), pour lui permettre l’acquisition de la terre d’Aubigny à la disparition de la duchesse.)

 

Maintenant intéressons-nous spécialement à Charles II, au contexte de son règne et aux liens de ce règne avec le traité.

 

Le gouvernement de Charles II roi de la Grande Bretagne et le traité de Douvres.

 

Le ministère de la Cabal fait référence à un groupe de hauts  conseillers du Roi d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande de 1668 à environ 1674. Le terme « cabal » a un double sens dans le contexte, le pouvoir effectif du conseil royal était partagé par un groupe d’hommes, une cabale, plutôt que dominé par un seul favori. Le terme sert aussi d’acronyme C. A. B. A. L. aux noms des cinq conseillés privés : Clifford, Arlington, Buckingham, Ashley-Cooper, et Lauderdale qui forment le comité du conseil des Affaires Etrangères. Le traité de Douvres est rédigé et signé par 4 commissaires anglais dont deux appartenaient à la CABAL « le Mylord Arlington conseillé au conseil privé de sa majesté et son premier secrétaire d’estat, le sieur Chevellier Clifford, conseiller au conseil privé de sa majesté, trésorier de sa maison et commissaire de ses finances » extrait du traité de Douvres. Il est signé par deux autres personnes n’appartenant pas au conseil privé, Il est rédigé et signé également par le Seigneur Colbert de Croissy (frère de Jean Baptiste Colbert contrôleur financier du roi de France) avant d’être signé par les deux rois.

Les cinq membres de la Cabal pouvaient influencer la politique gouvernementale des affaires intérieures comme celles de l’étranger. La présence d’un groupe organisé au gouvernement anglais s’opposait à la conception d’une orientation claire d’un pouvoir royal unique, les autres la voyait comme une subversion du pouvoir du Conseil ou du Parlement. Les bonnes relations de Whilst Buckingham avec le roi ont rendu impopulaire la Cabal aux yeux de certains réformistes. Le titre Cabal est issu de la conspiration commune des cinq conseillés dans la chute du code Clarendon et rend effective cette chute. Elle est issue aussi de la croissante conduite secrète du gouvernement comme on peut le voir dans le traité de Douvres.

 

Le secret en diplomatie et dans les affaires intérieures permettait au roi de s’imposer.

 

Quand Colbert de Croissy frère du contrôleur-général des finances de la France arrive à Londres  en aout 1668, il trouve Charles II motivé pour rejoindre la France et favorable pour faire la guerre aux Provinces Unies. Il hésite encore craignant que le peuple et le parlement ou encore  son Secrétaire d’Etat ami de l’Espagne et de la Hollande ne soient pas favorable à une guerre avec les Provinces Unies. Dans un premier temps Colbert avance prudemment s’occupant soit disant d’un traité commercial.

Les progrès étaient lents jusqu’à ce que Charles avance une nouvelle proposition. Il désirait se faire catholique et rétablir la religion catholique en Angleterre. Ce nouvel objet pouvait modifier les motivations de Louis XIV pour un soutient libéral (cad d’argent).

 

La principale motivation du traité est que Charles devait se déclarer catholique mais cela pourrait causer une révolte de ses sujets. Il serait alors assisté par le Roi de France avec 2.000.000 de livres et si nécessaire des troupes.

Charles s’engage également à se joindre à Louis dans la guerre contre les Provinces Unies. Des territoires espagnols, Charles aurait alors L’île de Walkeren, Sluys (mot néerlandais signifiant écluse) avec l’île de Cassante. La ville est située à proximité de la frontière Belge et était avec Damme un avant-port de Bruges au XIV° siècle. Cette ville se trouvait alors à l’embouchure du Zwin, aujourd’hui elle est ensablée. Ces îles et ports assuraient le contrôle de l’estuaire de L’Escaut et étaient de bons rapports et riches.

 

Le traité de Douvres devait rester effectivement secret jusqu’en 1771. L’historien John Dalrymple devait publier son contenu dans ses Mémoires de Grande-Bretagne et d’Irlande.

 

Un traité de Douvres publique devait être négocié également mais il était destiné à la propagande et cachait la dimension religieuse du traité secret. Il cachait aussi l’accord anglo-français d’attaquer les États de la Généralité. Il était signé par les cinq membres de la CABAL.

 

J’ai décrit dans une première partie les alliances franco-écossaises contre l’Angleterre, le rôle de Louise de Keroualle, le contexte du règne de Charles II et ses conséquences sur la mise en place du Traité de Douvres.

Ma deuxième partie décrit quelle était la Place du traité de Douvres dans les guerres de Dévolution et de Hollande

 

Le traité de Douvres s’inscrit dans l’histoire de la guerre de dévolution et dans l’affaiblissement de l’Espagne. L’Espagne dominait une grande partie du monde. La couronne d’Espagne revient à un enfant Charles II d’Espagne. La France traverse une apogée et son influence diplomatique, l’efficacité de ses armées la rendent active.

 

Brève chronologie des évènements qui entourent le traité de Douvres :

En 1648 : fin de la guerre de 80 ans dite aussi révolte des gueux. La révolte contre la monarchie espagnole aboutit à l’indépendance des sept provinces septentrionales sous le nom de Provinces unies.

En 1651 : la maison d’Orange aux Pays-Bas n’a pas d’héritier. Les villes reprennent leur autonomie et luttent pour le pouvoir[1].

En 1651 : En Angleterre, la New Model Army lance le blocus de la Barbade (île des Petites Antilles). Elle confisque les navires hollandais.

Novembre 1651 : le parlement anglais vote les actes de navigation interdisant d’importer quoi que ce soit en Angleterre et sur des bateaux non-anglais.

En1652 : Olivier Cromwell surprend la Hollande à la première des guerres anglo-néerlandaises[2].

En 1653 : Jean de Witt devient « grand pensionnaire » des Pays-Bas.

1653 Olivier Cromwell devient « Lord Protecteur » de l’Angleterre, avec tous les pouvoirs.

En 1660 : restauration anglaise, Charles II roi de la Grande Bretagne remonte sur le trône.

Années 1660 : capture par les Britanniques de comptoirs et de colonies néerlandaises en Afrique de l’Ouest, puis en Amérique du Nord (Nouvelle Néerlande y compris la Nouvelle-Amsterdam).

En janvier 1665 : les navires hollandais ont le droit de répondre aux attaques anglaises ?

En1665 : début de la deuxième guerre anglo-néerlandaise qui dure deux ans.

En1667 : l’amiral hollandais De Ruyter crée l’émotion en remontant la Tamise.

1667 : le traité de Breda met fin à la deuxième des guerres anglo-néerlandaises, échange de New-York contre le Suriname ; guerre de dévolution.

En 1668 : Louis XIV prend goût à la guerre, pour annexer une partie des Pays-Bas espagnols.

En 1670 : le traité franco-anglais de Douvres, secret, dément le projet de la Triple alliance (Pays-Bas, Suède, Angleterre).

Le 28 juin 1672 : Guillaume III d’Orange devient Stathouder de Hollande.

1672 : À la cours de Louis XIV, premier décès de l’affaire des poisons qui affaiblit Jean-Baptiste Colbert.

1672 : Louvois devient ministre d’État, entre au conseil d’En-Haut.

1672 : Louis XIV lance la guerre de Hollande qui dure six ans.

1672 : Charles II roi de la grande Bretagne lance la troisième guerre anglo-néerlandaise qui dure deux ans. Pays-Bas Lynchage des frères de Witt.

En 1673 : formation de la quadruple alliance entre les Provinces-Unies, l’archiduché d’Autriche, la Monarchie catholique espagnole, le duché de Lorraine.

En 1674 : fin de la troisième guerre anglo-néerlandaise votée par le parlement anglais.

En 1677 : acte diplomatique anglo-néerlandais, Charles II arrange la mariage de Marie, fille de son frère Jacques II d’Angleterre, avec son cousin Guillaume III d’Orange.

En 1678 : fin de la guerre de Hollande, par la paix de Nimègue, Louis XIV triomphe mais n’a pas réussi à conquérir les Pays-Bas.

1683 : mort de Colbert.

1685 : révocation de l’édit de Nantes.

1685 : Jacques II d’Angleterre succède à son frère Charles II.

1686 : création de la ligue d’Augsbourg, alliance de l’Europe contre Louis XIV. L’Angleterre n’y participe pas.

1688 : Glorieuse Révolution anglaise initiée par une invasion néerlandaise. Chute de Jacques II. Guillaume d’Orange et Marie prennent le pouvoir en contrepartie ils contresigneront en 1689 la Déclaration des droits (Bill of Rights) qui interdisait l’accession au trône d’un catholique assurait des élections libres et le renouvellement du parlement, rendait illégale la présence d’une armée en temps de paix.)

 

 

Invasion de la Hollande par Louis XIV et l’armée française en 1672, Encyclopédie Larousse en Ligne.

 

1 Comment la guerre de dévolution apparaît-elle dans le traité ?

 

En 1668, les ambitions de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) – notamment durant la guerre de Dévolution – inquiètent l’opinion publique néerlandaise.

Le grand pensionnaire Jean de Witt voit sa politique pro-française s’écrouler face à l’agitation pro-anglaise des orangistes, qui entraînent dans leur sillage les régents des grandes villes.

 

Au même moment outre-Manche, Henry Bennet premier compte d’Arlington, principal ministre de Charles Ier était partisan d’une alliance avec la Suède et les Provinces-Unies pour s’opposer aux ambitions de Louis XIV (Il s’agit de la triple alliance). Le roi Charles II d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande, au contraire, admirait Louis XIV, son cousin germain. Il se rapprocha de lui et promit d’apporter son aide pour la campagne militaire qui se préparait.

 

Louis XIV craint la triple alliance entre la Suède, les Provinces-Unies et l’Angleterre. Cette alliance aurait-elle pour dessein de contrecarrer les ambitions de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols ? La triple alliance serait le fruit des manipulations du grand pensionnaire de Hollande Jean de Witt.

 

Louis XIV ne se sent plus tenu par l’alliance de 1663 avec les Pays-Bas. Sa diplomatie travaille à une coalition contre les Pays Bas. Ces derniers vivaient une grande prospérité commerciale et navale, ces richesses leur permirent de renforcer leur puissance militaire au moment de la préparation de la deuxième des guerres anglo-néerlandaises de 1665-1667. La première des guerres anglo-néerlandaises de 1652-1654 avait surpris la Hollande. Ferdinand Jean Denis illustre la monté en puissance de la Hollande : « Colombo Passa sous la domination de la Hollande le 12 mai 1656. La perte de cette place devait nécessairement entraîner bien d’autres conquêtes. Cinq ans plus tard, de 1661 à 1663, les Hollandais, sous les ordres de van Goens, s’emparèrent, le long de la côte du Malabar, de plusieurs villes qui restaient au Portugal. Et, dont il faut bien l’avouer, la métropole se mettait dès lors peu en peine. Goa, elle-même, trembla pour sa liberté, et si elle résista, on vit tomber successivement au pouvoir de la République Batave, Coulan, Granganor, Cochin puis Cananor et Porea. Sarmento défendit bravement la cité de Cochin qu’on lui avait confiée. »[3].

 

Ce qui est intéressant dans cette citation ce n’est pas de relever l’erreur de Ferdinand Jean Denis sur l’appellation de République Batave mais de relever que le théâtre de conflits et des disputes diplomatique ne se restreignaient pas à l’Europe mais à l’ensemble des comptoirs et lignes commerciales, possessions d’outre-mer.

 

Des phrases décisives du traité de Douvres manifestent l’alliance Franco-anglaise contre les Etats Généraux. Je cite le traité ici : « Aussi a esté convenu entre le Roy très chrétien et sa majesté de la Grande Bretagne que le dit seigneur Roy Très Chrétien ne rompera, ni n’enfreindra jamais la paix qu’il a fait avec l’Espagne, et ne contreviendra en chose quelconque à ce qu’il a promis par le traité d’Aix la Chapelle, et par conséquent il sera permis au Roy de la Grande Bretagne de maintenir le dit traitté conformémment aux conditions de la triple alliance et des engagmenets qui en dépendent.

 

Il est aussi convenu et accordé qu’il échoit s’y après au Roy Très Chrétien de nouveaux titres et droits sur la Monarchie d’Espagne le dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne assistera sa majesté très chrétienne de toutes ses forces tant par mer que par terre pour lui faciliter l’acquisition des dits droits le tout suivant les conditions particulières dont ces dits Seigneurs Roys se réservent de convenir, tant pour l’unition de leurs forces après que le cas de déschéance des dits droits sera arrivé que pour les avantages que le dit Seigneur Roy de grande Bretagne pourra raisonnablement désirer : et les dits Seigneurs Roys s’obligent réciproquement des à présent de ne faire aucun traitté de part ni d’autre pour raison des dits nouveaux droits et titres avec aucun prince ou Potentat quel que ce puisse estre que de concert et du consentement de l’un et de l’autre. »

 

Le traité de Douvres fait référence ici à certains droits qui en 1670 n’ont pas encore été honorés. De quoi s’agit-il ? Je répète la phrase :

 

« Il est aussi convenu et accordé qu’il échoit s’y après au Roy Très Chrétien de nouveaux titres et droits sur la Monarchie d’Espagne le dit Seigneur Roy de la Grande Bretagne assistera sa majesté très chrétienne de toutes ses forces tant par mer que par terre pour lui faciliter l’acquisition des dits droits »

 

Quels sont ces droits et titres dont fait mention le traité de Douvres ? S’il échoit de nouveaux titres et droits Charles II s’engage à soutenir Louis XIV. Et ces nouveaux droits ce sont ceux de la reine de France Marie Thérèse. Les deux rois attendent le versement de l’importante dote de l’infante d’Espagne. Si la dote n’est pas versée, comme nous l’avons vu plus haut Louis XIV a des prétentions sur les pays Bas.

 

Le traité de Douvres entre Louis XIV et Charles II d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande a pour objectif de préparer la troisième des guerres anglo-néerlandaises qui aura lieu de1672 à 1674 pour la Grande Bretagne et se terminera en 1678 pour la France.

 

La guerre de dévolution (1667-1668) et la guerre de Hollande (1672-1678).

Louis XIV était convaincu que des terres espagnoles lui revenaient de droit, lui étaient dévolues par son mariage avec Marie-Thérèse infante d’Espagne. Elle était la fille issue du premier mariage de Philippe IV. Ce mariage met fin à la guerre de 1659 entre la France et l’Espagne. Marie Thérèse renonce à ses droits sur tout héritage en contrepartie d’une dot de 500 000 écus. Mais cette dot, trop lourde, ne sera pas versée. Sa femme conservait donc ses droits à un héritage territorial. En effet, une vieille coutume  du Brabant stipulait que les filles d’un premier mariage recueillaient l’héritage foncier avant les enfants d’un second mariage du défunt.

 

Quand Philippe IV (d’Espagne mourut), il lui succéda un enfant Charles II (à ne pas confondre avec Charles II d’Angleterre d’Écosse et d’Irlande dont je parle beaucoup ici). Louis XIV revendiqua une partie des Pays-Bas espagnoles au nom de sa femme comme enfant ainée de Philippe IV.

(En 1659, le traité des Pyrénées met fin à la guerre qui oppose la France à l’Espagne depuis 1635). Les armées françaises comptaient 50 000 hommes au moment du traité de Pyrénées Elles en comptaient 80 000 en 1667. Les relations diplomatiques avec la Hollande étaient bonnes par le soutien que la France avait apporté à la Hollande dans les conflits avec l’Espagne. Après le traité des Pyrénées, Louis XIV avait conclu une alliance défensive avec les Hollandais. Quand l’évêque de Munster occupa le territoire hollandais entre 1665 et 1666, l’intervention française l’avait obligé à retirer ses forces. La France se tient aussi aux cotés des Hollandais durant la guerre de 1666 avec l’Angleterre. L’Espagne était faible dans les Pays Bas espagnoles et l’Angleterre en guerre contre les Provinces-Unies et, les Hollandais semblaient favorables à la France.

 

Rien ne semblait plus s’opposer à ce que Louis XIV prenne possession des Pays-Bas espagnols.

 

La guerre de dévolution commença le 24 mai 1667 « Le roi parti (...) avec l’équipage le plus élégant et le plus distingué qu’on eût jamais vu. Ils étaient huit dans son carrosse : le roi, la reine, Monsieur, la duchesse d’Orléans, la duchesse de Montpensier, la duchesse de La Vallière, la comtesse de Béthune et la marquise de Montespan. [4]»

« Monsieur » était Philippe, duc d’Orléans, frère du roi.

Le roi défend les intérêts de la reine. Il est entouré de femme pour montrer qu’elles se défendent et qu’il n’y a pas de raison de les traiter avec mépris et de leur spolier leur héritage.

 

Le Français ayant pris plusieurs places fortes Charleroi, Tournai, Douai… dont Lille qui résista plus, les Hollandais s’inquiétaient. Ils avaient remporté une victoire sur la flotte anglaise incendiée à Medway en 1667.

 

Les Hollandais réalisent alors que l’Espagne épuisée et inactive pouvait s’avérer un allier moins dangereux que la France puissante et agressive. Alors, ils signent le traité de Breda avec les Anglais le 21 juillet 1667. Et De Witt organise fin janvier 1668 La Triple Alliance entre le Provinces Unies, l’Angleterre, et la Suède.

 

Le 2 mai 1668, les Français pour gagner du temps pour pouvoir renverser les alliances signent le traité d’Aix-la-Chapelle. Le temps ainsi gagné permettra de préparer les alliances qui permettront d’envahir les Républiques.

 

Qui est De Witt ?

2 La guerre de Hollande au travers de trois acteurs Hollandais De Witt,

 

Les deux rois désirent démanteler les républiques et revendiquent en défendant l’absolutisme des systèmes politiques qui s’opposent aux principes de Montesquieu de l’indépendance des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires et religieux : (Je cite le traité) « Les dits Seigneurs Roys ayant chacun en son particulier beaucoup plus de sujets qu’ils n’en auroient besoin pour justifier dans le monde la résolution qu’ils ont pris de mortifier l’orgueil des estats généraux des provinces unies des pays bas et d’abbattre la puissance d’une nation qui s’est si souvent noircie d’une extreme ingratitude envers ses propres fondateurs et createurs de cette Republique et laquelle mesme a l’audace de se vouloir aujourd’huy eriger en souverains arbitres et juges de tous les autres potentats. » Traité de Douvres paragraphe 5.

 

Mais il ne faut pas croire que les Républiques de États-Généraux sont démunies. Trois grands personnages au-moins se dresseront devant l’alliance secrète de Douvres.

 

The threatened swan par Jan Asselijn est une allégorie de De Witt protégeant son pays de ses ennemis. (1650 Rijksmuseum Amsterdam).

 

 

Jan de Witt en grand pensionnaire 1669 par jan de Baen Rijksmuseum Amsterdam

 

1 Découvrons d’abord le dramatique destin de Jan de Witt

Né à Dordrecht dont son père était le bourgmestre, élu député aux États comme républicain, Jean de Witt s’oppose aux Orange-Nassau. Nommé grand pensionnaire de Hollande en 1653, il travaille à ruiner le crédit de la maison d’Orange et à mettre un terme au système du stathoudérat en lequel il voit l’esprit d’une monarchie qu’il condamne. Jean de Witt réussit à tirer son pays d’une situation difficile provoquée par l’hostilité de l’Angleterre et il conclut en 1664 un traité avec Cromwell, traité qui ne durera que quelques années. Les Anglais ayant occupé la colonie de la Nouvelle-Amsterdam (qui prendra le nom de New-York) et des comptoirs hollandais en Afrique, la lutte reprend en 1665 entre les Provinces-Unies et l’Angleterre et Jean de Witt y participe en personne. Il réussit l’exploit de conduire les débris de la flotte hollandaise de l’embouchure de la rade de Texel à Anvers. Il signe la paix de Breda avec l’Angleterre et conclut, avec celle-ci et avec la Suède, la Triple-Alliance de la Haye en 1668, afin de faire pression sur Louis XIV ; celui-ci est contraint, la même année, à restituer la Franche-Comté selon les clauses du Traité d’Aix-la-Chapelle. À l’intérieur, Jean de Witt poursuit son combat contre le despotisme. En 1667, par l’Édit perpétuel, il fait abolir le stathoudérat de Hollande et, en 1670, il fait interdire le cumul des fonctions de stathouder et de capitaine général. Toujours inquiet des prétentions territoriales de la France, Jean de Witt s’allie en 1670 avec l’Espagne ; mais, en 1672, il se montre incapable d’arrêter l’invasion française dans le Provinces-Unies. Profitant de cet échec de son ennemi, le parti orangiste rétablit le stathoudérat et le confie à Guillaume III d’Orange ; puis il provoque le soulèvement de la population de La Haye, qui massacre Jean de Witt, démissionnaire de son poste de grand pensionnaire, et son frère Cornelis. Les cadavres des deux malheureux sont outragés et pendus par une populace en furie. Guillaume III, stathouder et prince d’Orange, reste le maître de la situation et il place au poste de grand pensionnaire Gaspard Fagel, un homme qui lui est entièrement dévoué.

 

La mort dramatique des frères de Witt semble justifier les mots du traité de Douvres quand il est écrit à propos de la Hollande : « d’une nation qui s’est si souvent noircie d’une extreme ingratitude envers ses propres fondateurs et createurs de cette Republique ». Guillaume III d’Orange connaissait-il le traité de Douvres qui lui était favorable ? La population a souffert de la guerre et affolée elle s’est retournée contre les frères de Witt qui avaient fait perdre à la Hollande le soutien de leurs puissants voisins : « la manière d’attaquer et de continuer la guerre sera ajustée par un règlement qui sera ci-après concerté ; et d’autant que la dissolution des états généraux pourrois apporter quelque préjudices au Prince d’Orange neveu du Roy de grande Bretagne et mesme qu’il se trouve des places, villes, et gouvernement qui luy appartiennent dans le partage qu’on se propose de faire du pays, il a été arresté, et conclu que les dits seigneurs Roys feront leur possible à ce que le dit Prince trouve ses avantages dans la continuation et fin de cette guerre » Traité de Douvres fin du paragraphe 7.

Guillaume III rétablit le stathoudérat. Il devient stathouder.

 

National Gallery, peinture anonyme, Guillaume III d’Orange, début XVIII° siècle.

 

Guillaume III d’Orange eut un destin fabuleux

1 Je vous le présente : En néerlandais Willem III et en anglais William III ; né le 14 novembre 1650 – décédé le 8 mars 1702 ; Il fut stathouder des provinces de Hollande, de Zélande, d’Utrecht, de Gueldre et d’Overijssel appartenant aux Provinces-Unies à partir du 9 juillet 1672. Il devint roi d’Angleterre et d’Irlande (sous le nom de Guillaume III) et roi d’Écosse (sous le nom de Guillaume II) du 13 février 1689 à sa mort. Il appartient à la maison d’Orange-Nassau et porte le titre de prince d’Orange à sa naissance. Guillaume affronta les responsables politiques hollandais qui voulaient empêcher le retour de la fonction de stathouder. Durant la triste année 1672, les Provinces-Unies sont envahies par une coalition menée par la France et l’Angleterre. Cela permit à Guillaume de devenir stathouder et il parvint à sauvegarder les intérêts néerlandais dans les différents traités de paix. Il empêcha le démantèlement des Provinces Unies tel qu’il avait été prévu dans le traité de Douvres comme nous l’avons vu plus haut.

 

En 1677, Guillaume épouse la princesse Marie d’Angleterre Stuart, fille aînée de l’héritier du trône anglais Jacques, duc d’York. Lorsque ce dernier devint roi en 1685, son catholicisme et ses politiques impopulaires lui aliénèrent l’opinion publique anglaise majoritairement protestante. La glorieuse révolution de 1688 permet à Guillaume de renverser Jacques II le dernier roi de la famille des Stuart et lui obtint les couronnes d’Angleterre d’Ecosse et d’Irlande. Guillaume III gouverna la Grande Bretagne conjointement avec son épouse, Marie II Stuart jusqu’à la mort de celle-ci le 28 décembre 1694. Il s’opposa toujours à la France et à Louis XIV notamment durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg et son règne fait la transition du pouvoir personnel (monarchie absolue) des Stuarts vers le pouvoir soumis au contrôle du Parlement de la maison de Hanovre.

 

2 Arrêtons-nous pour détailler un peu la lutte contre les républicains

En 1670, Guillaume obtint des responsables politiques hollandais de se rendre en Angleterre pour presser Charles II de payer au moins en partie la dette de la maison Stuart envers la Maison d’Orange. La somme se montait à 2 797 859 « guilden » soit environ 200 millions d’Euros. Le roi Charles II découvrit que son neveu était un calviniste convaincu et un Hollandais militant. Il ne lui montra pas le traité secret de Douvres qui avait pour objet sa conversion au catholicisme et la destruction de la république hollandaise et de faire de Guillaume le souverain de ce qui resterait des provinces unies. Les divergences politiques du jeune Guillaume avec son oncle et le mode de vie de Charles II et de Jacques héritier du trône déplurent au jeune prince. Charles II et le futur Jacques II jouaient, buvaient et entretenaient des maîtresses.

En 1671, la République entrait dans une période d’insécurité. La France menaçait aux frontières. Les États de Gueldre imposèrent que Guillaume soit nommé capitaine-général de l’armée hollandaise. La 15 12 1671, les États d’Utrecht adoptent cette nomination. Le 19 01 1672, face à la jeunesse et à l’inexpérience de Guillaume les États de Hollande font une contre-proposition : nommer guillaume à la tête des armées pour une seule campagne. Le prince refuse. Il est alors nommé pour un été avec la perspective d’une nomination permanente. En janvier 1672, Guillaume écrit alors une lettre secrète à Charles II de Grande Bretagne. Il demande au roi de faire pression sur les États-Généraux pour qu’il soit nommé au poste de Stathouder. Et il assure Charles II que les provinces Unies deviendraient des alliées de la Grande-Bretagne. Mais le roi de Grande Bretagne ne répondit pas à la proposition et poursuivit les préparatifs de guerre avec son cousin Louis XIV. À partir de là Guillaume d’orange fera de Louis XIV son ennemi.

L’année 1672 dans les provinces-Unies fut la période la plus difficile de la lutte.

Elle porte le nom de Rampjaar dans les Pays-Bas. Rampjaar signifie année du désastre. La guerre de Hollande et la troisième guerre anglo-néerlandaise plongèrent le pays dans la violence. La France, l’Angleterre, Münster et Cologne investirent les Pays-Bas. Bien que la flotte anglo-française ait été battue à la bataille de Solebay les troupes françaises envahissent les provinces de Gueldre et d’Utrecht. Le 14 juin, Guillaume se réfugie en Hollande avec ses armées. Le 8 juin, les États avaient demandé la destruction des écluses pour inonder le pays. Louis XIV cherchait à obtenir de l’argent en échange de la paix. Une panique générale du peuple fut provoquée par l’importante armée française au cœur du pays. Les frères de Witt furent écartés avec leurs alliés le 4 juillet et le poste de stathouder fut offert à Guillaume. Les anglais voulurent négocier la capitulation le lendemain en envoyant Lord Arlington. Mais la stathouder n’en avait pas le pouvoir. Il refusa en disant « Il n’y a qu’un seul moyen d’éviter cela : mourir en la défendant jusqu’au dernier fossé ». Le 7 juillet les terres de Hollande étaient inondées et l’armée française était arrêtée. Le 15 août, Guillaume publia une lettre de Charles II qui accusait De Witt et ses partisans d’agressivité. De Witt et son frère furent tués par la milice citoyenne (groupe de citoyens chargés de défendre une ville au moyen âge jusqu’à l’époque moderne en Nederland) à la Haye le 20 août. Guillaume nomme alors à la régence de la Hollande des personnes qui lui sont favorables.

Ceux qui avaient tués les frères de Witt ne furent pas poursuivis. Guillaume récompensa même certains avec de l’argent ou des postes élevés. Guillaume III s’allia à l’Espagne et au Brandebourg pour chasser les Anglais et les français du pays. En 1673, la situation s’améliore pour lui, l’amiral Michiel de Ruyter battit la flotte anglo-française trois fois. La Grande-Bretagne se retire, elle signe avec les Néerlandais le Traité de Westminster. La Hollande verse une forte somme et cède New-York et le New-Jersey à la Grande-Bretagne. Les Français se retirent progressivement sauf de la ville de Maastricht.

 

Durant la guerre avec la France Guillaume épouse sa cousine germaine Marie Stuart fille ainée du duc Jacques d’York frère de Charles II. Marie devait lui permettre d’éloigner Charles II de ses politiques favorables à la France. Ce mariage lui donnait aussi un accès à la couronne anglaise. Marie Stuart était héritière de Charles II qui n’avait pas d’enfants.

 

En 1678, la paix se fit avec la France. Mais les relations entre Louis XIV et Guillaume d’Orange furent toujours mauvaises. Les annexions françaises en Allemagne, la révocation de l’édit de Nantes en 1685, poussèrent les Huguenots à émigrer dans la République. Guillaume III se joignit aux diverses coalisions dirigées contre la France comme la Ligue d’Augsbourg en 1688. Ligue d’Augsbourg : alliance entre les princes allemands, la Suède, les Provinces Unies pour arrêter la France qui semblait ne jamais devoir stopper ses conquêtes.

 

 

La troisième personne qui protège la Généralité est

De Ruyter (était proche de De Witt) avec l’aide de Cornelis Tromp (proche du parti orangiste). Le grand-Amiral de Ruyter était le commandant de la flotte Hollandaise

Et c’est par leur action sur mer que la Nederland ne sera pas démantelée. La flotte anglo-française est décrite dans le traité de Douvres.

 

(Le traité de Douvres décrit le nombre d’homme et de bateau, les montants financiers que le roi de France concède à l’Angleterre. Tous ces moyens : troupes, brulots préparent les combats sur terre et sur mer.

Si la guerre de Hollande montrera que la France dominait largement les Hollandais sur terre, sur mer la flotte Anglo-Française sera impuissante devant le matériel et le génie Hollandais dirigé par la célèbre amiral hollandais De Ruyter.

 

Quels étaient les moyens que les rois de l’alliance franco-anglaise s’apprêtent à engager dans la guerre ? Voici ce qui est écrit dans le traité de Douvres à propos des forces maritimes je ne peux pas citer la description totale des moyens et de leurs attributions et commandement : « Et pour ce qui regarde la guerre de mer le dit Seigneur Roy de la Grande-Bretagne se chargera de ce fardeau, et armera au moins cinquante gros vaisseaux, et dix brulots, aux quel le dit seigneur Roy très chrétien s’obligera de joindre une escadre de trente bons vaisseaux français et dont le moindre portera quarante pièces de canon et un nombre de brulots suffisant jusqu’à dix, mesme s’il est necessaire à proportion de ce qu’il y en devra avoir dans la flotte ; laquelle escadre de vaisseaux auxiliaires français continuera de servir durant le temps de la dite guerre aux frais et dépends de sa Majesté très chrétienne, et en cas de perte d’hommes et de vaisseaux ils seront remplacés le plustot qu’il se pourra par sa Majesté très Chrétienne ; et la dite escadre sera commandée par un vice admiral ou lieutenant general français qui obeira aux ordres de son Altesse Royale Monseigneur le Duc de York » Traité de Douvres § 6.

 

De Ruyter commanda l’escadre hollandaise durant de nombreuses batailles.

 

A Solebay en 1672 le grand Amiral de la flotte alliée était le duc d’York (futur Jacques II) dans cette bataille l’escadre française eu très peu à souffrir. Les amiraux de Sandwich, Hollis (anglais), de Rabesnière (français), Van Ghent (hollandais), périr dans la bataille. six vaisseaux anglais furent perdus ; les Français en perdirent trois et les Hollandais trois.

 

Il commanda l’escadre hollandaise

A la bataille de Walcheren le 7 juin 1673. Le commandant en chef allié était le Grand Amiral Rupert. Les Français perdirent dans cette bataille sept vaisseaux et les Hollandais en perdirent un.

 

De Ruyter commanda comme grand Amiral de la flotte Hollandaise.

A la bataille de Texel le grand amiral de la flotte alliée était encore le prince Rupert. Les Amiraux Spragge (anglais), Sweers et de Liefde (Hollandais) furent tués.

 

A partir de la 4° bataille les Anglais s’étaient retirés de la guerre.

Donc la 4° bataille la bataille de Stromboli à laquelle De Ruyter prend part comme Grand Amiral l’oppose au Chef d’Escadre français Duquesne.

 

La 5° bataille navale verra la mort de l’Amiral de Ruyter.

Cette bataille acharnée mais la flotte espagnole resta à l’écart ce qui permit aux français de porter atteinte gravement à la flotte hollandaise. Le grand-amiral Ruyter, le chef suprême des flottes hollandaises et qui avait dans plus de 20 combats déployé une tactique efficace fut blessé et mourut quelques jours plus tard. Les français perdirent le lieutenant-général d’Almeiras.

 

2 Les partages et compensations financières prévues dans le traité de Douvres et ceux de la fin de la guerre de Hollande dans les traités de Westminster et de Nimègues.

 

Dans le traité de Douvres il est fait mention d’îles : « et de toutes les conquestes qui se feront sur les états generaux sa majesté de la Grande Bretagne se contentera des places qui s’ensuivent : sçavoir l’Isle de Walkeren, l’Ecluse avec l’Isle de Cassante ». Traité de Douvres § 7. Ces territoires correspondent à l‘entrée de l’Escaut ; ils sont méconnaissables aujourd’hui avec les grands ouvrages d’art qui retiennent les eaux. Mais contrôler l’entrée de l’Escaut aurait permis à la grande Bretagne de faire reculer la puissance commerciale et navale des Etats Généraux.

 

Carte de l’île de Walcheren en 1696

 

Pendant quatre ans (1668-1672), Louis XIV négocia dans toute l’Europe la ruine du traité de la triple Alliance et de la République de Hollande avec persévérance et habileté. Il conclut un traité d’alliance offensive à Douvres avec l’Angleterre (Le traité de Douvres s’inscrit dans la politique de démantèlement de la Triple Alliance), des traités avec l’électeur de Cologne, l’évêque de Munster, pour l’attaquer en même temps par terre et par mer. Il conclut des traités de neutralité avec l’empereur d’Allemagne et plusieurs princes de l’empire, pour pouvoir envahir son territoire sans que la défense puisse s’organiser. Il signe également un traité de coopération éventuelle avec le roi de Suède pour qu’il fasse intervenir ses troupes si d’autres pays intervenaient en faveur de la Hollande. Et ces démarches aboutissent. La Triple Alliance est démantelée.

 

Charles II s’irritait du pouvoir de son parlement. Par le traité secret de Douvres du premier juin 1670, celui-ci acceptait de se déclarer catholique au moment opportun et de rompre avec les Hollandais. En échange Louis XIV lui promettait un subside de 2 millions de livres tournoises dont la moitié sera payée trois mois après l’échange de ratification du traité et jusqu’à 6000 hommes pour réprimer les troubles civils d’Angleterre comme je l’ai lu plus haut.

Louis XIV trompera avec succès Jean de Witt, Grand Pensionnaire de Hollande. Charles II assurera les Hollandais de façon répétée de son amitié. Ces mensonges pousseront Jean de Witt à ne pas se méfier assez.

 

Le 23 mars 1672, débute la guerre de Hollande. Les alliances permirent une avancée rapide des français. En février 1673 Guillaume d’Orange fut nommé par les Hollandais capitaine général de 14000 soldats. L’armée hollandaise comptait alors environ 40000 hommes répartis dans le pays. Les armées de terre hollandaises avaient été négligées. Les officiers choisis parmi les parents des Bourgmestres qui gouvernaient les villes n’avaient jamais servis. Cette armée bourgeoise ne put rien contre les armées de Louis XIV. Les De Witt, voyant le danger, n’avait pas réussi à convaincre l’assemblée de débloquer les fonds pour prévoir un stock suffisant de munitions et protéger ses magasins du Rhin. L’armée bourgeoise de Hollande fut impuissante  à retenir les 120000 soldats français. Début juillet des émeutes soulèvent les Pays-Bas. Guillaume d’Orange s’empare du pouvoir exécutif comme stathouder. Il remplace les frères de Witt tués par la foule qui les considérait comme responsable des évènements et de la guerre. L’amiral hollandais Michiel de Ruyter remporte une victoire contre la flotte anglo-française à Sole Bay, les Hollandais demandent la paix fin juin. Ils proposaient à la France les terres de la Généralité, une bande de territoire au sud des Provinces Unies que les français avaient prise aux Espagnoles dans le Brabant et la Flandre, Maastricht, alors toujours aux mains des Hollandais, plus une indemnité de 10 millions de livres. Mais Louvois, mal inspiré, s’opposa à la proposition de paix hollandaise. Les positions militaires hollandaises s’améliorèrent et les Français laissèrent s’échapper la paix. Les accords diplomatiques avec l’Allemagne l’empereur et l’électeur de Brandebourg s’étiolent les fronts se multiplient. En 1673, les pays se coalisent contre la France et forment la quadruple alliance constituée des Provinces Unies, de l’Archiduché d’Autriche, de la Monarchie catholique espagnole et du duché de Lorraine. En 1674, l’Angleterre se retire sous pression de son parlement.

 

Louise de Keroualle reçoit le château d’Aubigny en 1673 en remerciement pour avoir lutté contre le parti du ministre anglais Henry Bennet premier compte d’Arlington favorable à la fidélité de l’Angleterre à la triple alliance organisée par Jean Le Witt entre la Suède, les Provinces unies et l’Angleterre. Le parti de Louis XIV l’emporte alors. Et le traité de Westminster de 1674 qui met fin à la troisième guerre anglo-hollandaise arrive trop tard pour préserver les droits et les alliances des peuples contre l’absolutisme.

 

Le parlement anglais contraindra le roi Charles II à faire la paix avec les Pays-Bas dès 1674 lors du traité de Westminster (traité marquant la fin de la troisième guerre anglo-hollandaise). Les hollandais ont payé deux millions de florins. New-York et le New Jersey retournent à l’Angleterre, le commerce avec l’Inde. Les Hollandais récupèrent le Surinam et à la fin de la guerre avec les français au traité de Nimègue les îles de Saint Eustache et Saba. Le Parlement anglais était de plus en plus hostile à ce conflit. Charles II signe le traité avec les États généraux néerlandais

 

Pour la France, la guerre s’enlise et s’étend à l’Europe et aux colonies.

 

Cette deuxième partie montre que le traité de Douvres apparaît comme une volonté de préparer les Guerres de dévolution et de Hollande. L’Alliance Franco-Anglaise se fonde sur une description précise des moyens financiers et matériels. Mais les partenaires de l’alliance du traité de Douvres se heurtent à des personnalités fortes comme Jan de Witt, Guillaume III d’Orange, ou de Ruyter qui défendent leur peuple et leurs engagements politiques avec conviction au risque de leur vie. Les guerres contre les républiques se soldent donc par un demi échec qui aura des conséquences sur la population et conduira à mettre à mal la prospérité artistique, intellectuelle et philosophique du siècle d’or hollandais qui connaît son apogée en 1713.

 

Troisième partie explique les causes profondes de la mise en place du Traité de Douvres. Les aspirations bourgeoises et populaires ont incité à la mise en place du traité de Douvres pour défendre le pouvoir absolu.

 

Dans le traité de Douvres apparaît la préoccupation de Louis XIV et de Charles II de lutter contre la puissance bourgeoise et de défendre leur pouvoir absolu. Le roi Louis XIV refuse le partage du pouvoir avec l’Eglise et le peuple.

 

Charles II insiste pour que son souhait d’un retour de l’Angleterre au catholicisme et pour que son désir de conversion reste secret. Il sait que son peuple n’y serait pas favorable.

On peut lire : « Le seigneur Roy de la Grande-Bretagne est convaincu de la vérité de la religion catholique et résolu d’en faire sa déclaration et de se réconcilier avec l’Église Romaine aussy tost que le bien des affaires de son royaume luy pourra permettre a tout sujet d’espérer et de se promettre de l’affection et de la fidélité » Traité de Douvres § 2. Le secret autour du traité montre le désaccord des rois avec l’opinion publique.  Je cite encore le traité : « et d’autant qu’il est absolument nécessaire pour le bon succès de ce qui est stipulé par le présent traité de la tenir fort secret jusqu’à ce qu’il soit temps de le mettre à exécution, les dits sieurs commissaires et Ambassadeurs sont demeurés d’accord qu’il suffira pour la validité du dit traitté que les ratifications des dits Seigneurs Roys soient signées de leurs propres mains et cachetées du sceau de leur secret » § 11.

Le traité de Douvres fait référence à des « esprits brouillons » comme nous l’avons vu plus haut. Selon le traité les esprits brouillons sont ceux qui, de religion contraire, refusent d’obéir à leur roi. Les esprits brouillons sont en réalité les sujets travaillant à la démocratisation du pouvoir. D’après le traité ils se cachent derrière « le prétexte plausible de religion » phrase du début du § 5.

 

L’idée de séparation entre l’Église et l’Etat sera formulée dans les Lettres sur la tolérance (1689) écrite par Locke à la suite des affrontements des guerres de Religion. Mais confondre séparation des pouvoirs et exclusion des clercs ou des croyants des rôles sociaux, comme dans le code Clarendon, conduit à de l’intolérance et une atteinte au droit de chacun de pratiquer une religion.

 

Le traité de Douvres fait mention de défections de certains Français ou Anglais à leur pays qu’ils auraient fui afin de se mettre aux service des armées et du pouvoir des Etats-Généraux à la fin du paragraphe 5 il est écrit : « et si après la déclaration de la guerre on prend prisonniers les sujets de l’un des dits Seigneurs Roys qui seront enrôlés au service des dits estats ou s’y trouveront actuellement, ils seront exécutés à mort par la justice du dit Seigneur Roy dont les sujets les auront pris ». Les dissidents qui auront fui le pouvoir royal de Louis XIV pour vivre et servir dans les États-Généraux seront condamnés à mort.

En France, la liberté de penser était hélas associée au protestantisme. Après la paix d’Alès en 1629 les protestants perdent tout pouvoir politique et militaire en France. Une période d’accalmie suit et un corps solide de pasteur est formé qui donne aux protestants les bases solides de leur foi. Durant la Fronde en 1648-1653 certains protestants restent loyalistes et des personnages comme Samuel Bochart (1599-1667) vont même jusqu’à protéger l’absolutisme. Mais à partir de 1661, les persécutions sur les protestants touchent particulièrement l’élite sociale, la noblesse protestante, on en arrive en 1681 aux « missions bottées » qui vont entrainer des abjurations massives. À la révocation de l’édit de Nantes les trois quarts des réformés ont abjurés. La politique d’intolérance est dramatique pour la France. Elle aura des conséquences politiques et économiques. On estime entre 200 000 et 300 000 les sujets actifs qui quittent la France. Les paysans restent en France mais l’élite bourgeoise part. La France se trouve privée de chefs d’industrie (dans le textile notamment mais dans le décoltage (montres, outillage, petites pièces de machinerie), d’artisans, d’armateurs, de banquiers qui iront enrichir l’Angleterre, le Brandebourg, la Hollande et les royaumes scandinaves. Les armées des coalitions compteront dans leurs rangs des officiers français intelligents et courageux. Ces derniers seront efficacement présents aux cotés de Guillaume d’Orange contre les tentatives de restauration des Stuarts en Grande Bretagne.

 

En 1583 Michael Aitzinger cartographe dessine les 17 provinces sous forme d’un Lion. À cette époque les provinces sont en guerre. Le lion figurait dans les armes de la plupart des provinces et dans celles des grandes familles comme la maison des ducs de Bourgogne dont descendait Charles Quint ou celle de la maison d’Orange-Nassau.)

 

 

Claes Jansz, Visscher, Léo Belgicus, 1609 constitué des

 

En 1559 les traités du Cateau-Cambrésis installent la dominance de l’Espagne sur l’Europe (Ces traités sont signés entre Henri II roi de France et Elisabeth Ire reine d’Angleterre ; le deuxième est signé entre Henri II et Philippe II d’Espagne. La France se retire de l’Italie et les guerres d’Italie s’arrêtent.)

 

2 La guerre de Quatre Vingt ans, ou révolte des gueux, dure de 1568 à 1648 (sauf pendant la Trêve de 12 ans de 1609 à 1621). Il s’agit d’une révolte contre la monarchie espagnole. Les provinces s’étendent alors sur les actuelles frontières des Pays-Bas, de la Belgique, le Luxembourg et le Nord de la France.

 

 

Bruegel l’ancien, Le massacre des saints innocents, Galerie de La reine Buckingham Palace.

 

Une partie du tableau ci-dessus

 

Bruegel peint cette toile alors que Philippe II d’Espagne avait envoyé en 1556 en Flandres son capitaine général, le duc d’Albe. Celui-ci devait rétablir l’ordre après les révoltes protestantes. Il se rendit célèbre par sa brutalité, condamnant à mort plusieurs milliers de personnes. L’emploi de la force ne lui fut guère profitable, puisqu’il provoqua une guerre de 80 ans qui s’acheva par la constitution de deux blocs aux convictions religieuses divergentes, les Pays-Bas et la Belgique.

Bruegel utilise le thème du massacre des innocents pour représenter les méfaits des troupes espagnoles. Le message est sans ambiguïté. Les soldats en armure qui perpétuent le massacre sont espagnols. La pluparts des soldats qui se chargent de tuer les enfants sont à pied. Ils courent après les fuyards, l’épée à la main ou achèvent les enfants jetés sur le sol à coup de lance.

 

Au terme de ce soulèvement, les sept provinces septentrionales gagnent leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies. L’acte de la Haye de 1581 rend effective cette indépendance mais, c’est le traité de Westphalie de 1648 qui marque la reconnaissance de l’Espagne pour cette indépendance.

(La guerre de Quatre-Vingt Ans contre l’autorité espagnole donne naissance à la Belgica Regia restée sous tutelle des Habsbourg d’Espagne quand le Nord devenait indépendant. Les espagnols continueront longtemps à parler des Pays-Bas pour revendiquer leur domination sur le territoire qui s’étendait à l’origine du Zuiderzee à la Picardie. Après la guerre de Quatre Vingt ans, la Belgica Regia désignait la totalité des anciens Pays-Bas ou seulement la partie méridionale de la région, c’est-à-dire les provinces Belges. Les cartes du XVI° siècle nomment « Lion de Belgique » l’actuel Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) plus le nord de la France, moins la principauté de Liège englobée dans les cartes géographiques mais, indépendante politiquement.)

 

L’issue de la guerre des gueux abouti à l’Union d’Utrecht, traité signé le 23 janvier 1579 à Utrecht aux Pays-Bas et à la déchéance de Philippe II d’Espagne en 1581. Ce traité unifia les provinces désirant se séparer des Pays-Bas espagnoles pour des raisons autant politiques que religieuses comme en témoigne la mise à mort de ducs d’Aigmont et de Horne qui initie la guerre de 80 ans. Les ducs étaient catholiques mais s’opposaient à Philippe II d’Espagne, ses taxes et son autorité. L’Union d’Utrecht est souvent considérée comme étant l’acte qui marque l’indépendance des Provinces Unies ou Belgica Foederata, ou Pays-Bas septentrionaux du nord par opposition aux Pays-Bas méridionaux ou Pays-bas du Sud, retombés sous domination espagnole. Elles sont situées dans le nez et la tête du Léo-Belgicus ou Pays-bas du Nord et pratiquent la liberté de culte : Calviniste, arminianisme, mennonitisme, catholicisme, judaïsme et autres.

 

Les sept / états des Provinces-Unies : Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre, Overijssel, Frise, Groningue (avec Drenthe), les pays de la Généralité au Sud.

 

À partir de leur indépendance, les Pays-Bas du Nord connaissent un siècle d’or (XVIIme), lorsqu’ils constituent un Empire colonial, dont il ne reste aujourd’hui que les territoires caribéens.

 

3 Pour donner une idée des aspirations de la population, en Angleterre, la « New Model Army » a été formée en 1645 suite à la Guerre Civile. Bien que les parlementaires aient des avantages financiers et dans les ressources humaines sur les royalistes, ils ne pouvaient lever des forces que dans des associations locales. Les hommes refusaient d’intervenir loin de leurs lieux d’habitation. On décide alors de créer une armée dont la hiérarchie ne se base pas sur la naissance mais sur le mérite. La New Model Army s’inspire de l’esprit puritain et du respect de la liberté religieuse.

 

4 En Angleterre, le parlement vote les lois du code Clarendon pour rétablir l’Église d’Angleterre. Le code Clarendon est une série de 4 statuts légaux passés entre 1661-1665 qui rétablit la suprématie de l’Église Anglicane après la période du Commonwealth de Cromwell et termine la période de tolérance envers les religions dissidentes à la religion anglicane. Voici en résumé les 4 actes :

1661 Corparation Act : il oblige les responsables municipaux à être membres de la communauté anglicane.

1662 Act of Uniformity : il oblige l’usage du livre de prière commune « Book of Common Prayer » pendant le service religieux.

1664 Coventicle Act : il interdit les assemblées de plus de cinq personnes n’appartenant pas à la même maison (et lutte ainsi contre les assemblées participant à un culte non autorisé).

1665 Five-Mile Act : les ministres non conformistes n’ont pas le droit d’approcher à moins de cinq kilomètres des villes fidèles ou de leurs anciens domiciles et paroisses.

 

Le code Clarendon ne permet pas aux catholiques d’accéder aux responsabilités sociales… Charles II accepte le code, bien que lui même soit favorable à une politique de tolérance religieuse.

Dans la réalité de l’existence, il existait dans la population des peurs du papisme qui pouvaient devenir des psychoses : « La conversion de la duchesse d’York, fille du chancelier Clarendon, fit beaucoup de bruit. Celle de Jacques d’York, frère du roi et héritier du trône, rendue publique en 1672, fit renaître la peur du papisme, qui prit l’allure d’une psychose collective. »[5] Le peuple avait conscience que l’église catholique ne lui était pas favorable.

 

Comment les chrétiens d’Angleterre pouvaient-ils avoir peur du retour de l’institution catholique ?

 

Au-delà de la question des rapports des chrétiens et des non-chrétiens et de la question de la laïcité, comment l’autorité de l’église pouvait-elle avoir creusé une telle faille avec le monde séculier ?

L’étymologie du mot laïcité est laikos en grec dérivé de laos peuple, plus le suffixe ikos qui signifie « relatif à ». Donc relatif au peuple, du commun.

 

Il est important de bien discerner les deux luttes, celle des guerres de religions et des difficultés entre les communautés de croyants de confessions différentes et celle du pouvoir et du pouvoir spirituel et de leurs conséquences sur la liberté des peuples à disposer de leur conscience.

 

Ce n’est pas de la laïcité dont veut se protéger le traité secret de Douvres mais de la découverte de la liberté de conscience favorable à des institutions démocratiques à un pouvoir séculier rendu au peuple. Sans liberté de penser pour le peuple, les rois pourront imposer l’absolutisme en Angleterre comme en France.

 

La question est donc ici celle du pouvoir séculier et de la liberté d’initiative et de travail, de réflexion et de recherche, de l’intelligence menacée par l’absolutisme. (Deuxièmement, les dangers de la séparation trop grande des pouvoirs séculiers dans l’église, des pouvoirs du commun et de ceux du clergé dans l’église posent problème. Cette séparation ne laisse aucune place aux familles à Rome et dans l’ensemble du monde chrétien.)

 

Les pouvoirs en place ont réprimé durement ces mouvements populaires sans se soucier des sévères avertissements qu’ils constituaient pour la légitimité absolutiste et l’importance de la reconnaissance spirituelle et intellectuelle enracinée dans l’histoire de l’Europe et de la mystique rhénane entre autres.

 

Pour conclure cette conférence je veux redire que :

 

Le traité de Douvres est un traité d’alliance entre la France et l’Angleterre. Suite à l’engagement des derniers rois Stuart d’Angleterre envers le pouvoir absolu et la monté de la volonté des peuples de se donner un pouvoir parlementaire, les Stuarts ont perdu leur légitimité en Angleterre laissant la place à la maison d’Orange.

 

Les émigrés de l’Europe, les réfugiés venant de France ont contrarié les projets du traité de Douvres

 

Quand Olivier Cromwell perd le pouvoir, il n’a pas laissé d’institutions permettant au peuple de mettre en place un pouvoir démocratique comme saura le faire Napoléon. Je prends l’exemple de la France car je connais mieux les institutions françaises : Textes fondateurs comme la DDH, Constitution, assemblées, séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs, de la justice, religieux, Écoles, universités nécessaires pour assurer le renouvellement des cadres et transmettre les savoirs, organismes qui garantissent l’application des libertés comme aujourd’hui le conseil constitutionnel en France ou la commission nationale informatique et libertés, CNIL, chargé de vérifier la conformité des dispositions (lois, mesures et dispositifs…) prises par le pouvoir politique avec le respect des libertés publiques, la loi de 1901 qui tente de maintenir les relations entre l’institution religieuse et les autres institutions de la République Française.

 

La guerre de dévolution montre les conséquences désastreuses de la légitimité du pouvoir par le lien du sang. Sans rejeter pour autant l’importance du lien filial dans la transmission des savoirs entre autres, les institutions ont besoin d’être toutes reconnues. Le lien du sang ne peut pas nier celui de la légitimité liée au mérite. Les Provinces Unies dévoilent un court instant les richesses liées à la reconnaissance du mérite individuel et de la conscience individuelle. Au cours de l’histoire, elles sont protectrices de Spinoza, de Vermeer et Saenredam.., de grands marins comme nous l’avons vu plus hauts, de l’imprimerie et des sciences…

 

Le traité de Douvres est un instrument diplomatique qui ralentira la démocratisation de l’Europe et le souci de former les peuples à leurs origines grecques et latines. Mais les provinces Unies résisteront et le traité de Douvres aura pour conséquence la troisième guerre de Hollande qui provoquera la chute des Stuarts. Guillaume III d’Orange devient Roi de Grande Bretagne et reste Stathouder de Hollande. La Hollande devient alors un satellite de l’Angleterre. Mais, l’Angleterre entre enfin dans un régime parlementaire.

 

L’épopée de Louise de Kérhoualle accompagne le traité de Douvres. Elle fut peu aimée des anglais, des puritains. Il serait bon d’offrir de la femme catholique une image plus positive de femme instruite et ayant à cœur de servir le peuple en prenant des responsabilités dans le monde.

 

Les deux rois de France et d’Angleterre voulaient s’opposer aux Etat-généraux des Provinces Unies des Pays Bas. Leur lutte consiste à assurer l’absolutisme. Ce n’est pas la recherche de territoires qui les intéresse mais à dominer leurs empires de plus en plus grands avec leurs comptoirs et leurs peuples aux cultures et religions variées.

 

Pour ce qui est de la France, en 1673, le cœur sacré de Jésus apparaît à Marguerite Marie Alacoque  de la Visitation pour reconnaître la « personne séculière », il s’agit du pouvoir séculier, il s’agit du pouvoir du peuple constitué de personnes séculières et de reconnaissance du mérite du travail dans son siècle.

 

En 1673 les paroles de Jésus à Marguerite-Marie Alacoque promettent : « Pour les personnes séculières, elles trouveront, par le moyen de cette aimable dévotion, tous les secours nécessaires à leur état, c’est-à-dire la paix dans leur famille, le soulagement dans leurs travaux, les bénédictions du ciel dans toutes leurs entreprises, la consolation dans leurs misères, et c’est proprement dans ce Sacré Cœur qu’elles trouveront un lieu de refuge pendant toute leur vie et principalement à l’heure de leur mort ».

 

Comme le roi était sacré dans ses fonctions, les personnes séculières sont invitées à se consacrer au cœur de Jésus afin de bénéficier des lumières de la sagesse spirituelle autant qu’un roi.

 

Le roi Louis XIV a craint cette consécration du peuple. Il n’a donc pas consacré la France au cœur sacré de Jésus.

 

La mystique a toujours lutté contre le despotisme. Les messages de Jésus à Marguerite-Marie Alacoque ont déplus car ils rappellent au roi que les personnes séculières ont besoin de reconnaissance.

Berthold de Moosburg (1300 environ-avant 1370) contestera l’approche péripatéticienne qui considére que l’Un divin ne peut procéder analogiquement qu’une unité singulière.

Et pour cela Berthold de Moosburg écrira

(« Toute chose participe l’Être divin – c’est à dire la Bonté divine – sous un rapport différent selon sa propre analogie. » in Berthold de Moosburg, Expositio super Elementatio theologica de Proclus, 5C ; P.S., p. 119, 219-221. On trouve également cette critique chez Albert le Grand dans la Somme théologique, Iia Pars, tract. I, q. 3, mbr. 3, a. 1. On retrouve cette critique du péripatétisme dans l’œuvre de Sohravardi (1155-1191) mystique perse Le livre de la Sagesse Orientale. Il est le fondateur de la philosophie illuminative.

 

La conception de Berthold de Moosburg est inspirée de la Hiérarchie dionysienne :)

 

La volonté de Dieu est une dans l’unité du sujet qui veut, elle n’est pas une dans l’unité des objets qu’il veut. Or c’est du côté des objets que procède la multiplicité.

 

(Il en découle que si Dieu est bien Un et cause unique sous les trois raisons causales efficientes formelles et finales, les raisons causales elles-mêmes restent référées à la multiplicité des effets qu’elles produisent à titre de formes exemplaires. Ce qui procède de l’Un n’est pas un autre un, mais l’univers lui-même comme multiplicité totale. Et c’est dans la procession qui multiplie et dans la conversion qui constitue que l’unité se refait.

Propos inspirés par Alain de Libera, La Mysthique Rhénane, Éditions du seuil, mars 1994, p. 408 et suivantes.)

 

Cette philosophie a des conséquences en politique, la sagesse se fait dans l’union des lumières et des mérites de chacun. Le roi ou tout potentat ne peut négliger les richesses et les sagesses de son peuple mais sert à les encourager et les reconnaître dans des institutions parlementaires où les responsabilités sont prises en consultation des personnes compétentes.

 

Ici s’arrête cette conférence. Je mettrai dans quelques jours une partie de cette conférence sur mon Blog et, pour ceux qui sont intéressés, il s’y trouvera la bibliographie ayant servi à mes recherches. Je vous remercie pour votre attention. Je peux prendre des questions mais en rappelant que je ne suis pas historienne. Par contre, les commentaires de ceux qui connaissent ces sujets sont évidemment les bienvenus.

 

 

 

 

Bibliographie :

 

Charles II, Louis XIV, Le traité secret de Douvres, Bibliothèque de Londres, dossier 13W71995P.

 

Alain de Libera, La mystique Rhénane, Éditions du seuil, mars 1994

John A. Lynn, Les guerres de Louis XIV, trad. Bruno Demangeot, Paris, Ed : Perrin 2010.

Hervé Hasquin, Louis XIV face à l’Europe du Nord : l’absolutisme vaincu par les libertés, p. 57

 

Revues

 

Guy Courcou, Louise de Keroualle Duchesse de Portsmouth et d’Aubigny, Aubigny sur Nère, Imprimerie ICE.

 

 

Sites Internet consultés

 

Les scandaleuses, Louise de Keroualle duchesse de Portsmouth Duchesse d’Aubigny, Wordpress, publié le 29 juin 2013.

 

Ernest Lavisse, Histoire de France, La politique extérieure de 1661 à 1685, Chapitre IV, 04 04 2013.

 


[1] Hervé Hasquin, Louis XIV face à l’Europe du Nord : l’absolutisme vaincu par les libertés, p. 57.

[2] Hervé Hasquin, Louis XIV face à l’Europe du Nord : l’absolutisme vaincu par les libertés, p. 58.

[3]Ferdinand Jean Denis, Portugal, in L’Univers Histoire et description de tous les peuples, Editions : Firmin Didot frères, Paris, 1846, pp. 331.

[4] Saint-Maurice in Wolf, Lettres sur la cour de Louis XIV, p. 201. Cité in John A. Lynn, Les guerres de Louis XIV, p. 495. « Monsieur » était Philippe, duc d’Orléans, frère du roi.

[5] Éric Suire, Pouvoir et religions en Europe : XVIe-XVIIIe siècle, (mots : Code Clarendon 1658), Armand Colin, 2013, chapitre : l’Angleterre et les Provinces-Unies, terres de liberté religieuses ?

 

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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 18:06

Le père existe pour le bonheur d’aimer

De donner et de recevoir les devenirs

Des lumières des âmes, images dentelées,

La tendresse des jardins à agrandir,

 

La pharmacie de l’esprit, les méditations,

Comme les simples cultivés au potager.

La prière des étudiants, leurs réflexions,

Stanislas Kostka[1] soucieux de pureté.

 

Les lys, innocents de ceux qui préféraient l’or

La gloire et les honneurs, ils sont morts.

Ils parfumaient, en leur temps, les jardins de Dieu.

La résurrection offrira leurs corps glorieux

 

Arche de la maison de Dieu où s’abriter,

Les monastères préfiguration du ciel

Plan du jardin de Dieu

 

 

 

[1] Stanislas Kotska (1550-1568), saint, novice jésuite, poursuivi par ses parents qui ne désiraient pas entrer dans les ordres en ces périodes de persécution : « Votre comportement insensé a déshonoré l’illustre famille des Kostka. Vous avez osé traverser l’Allemagne et l’Italie déguisé en mendiant. Si vous persistez dans cette folie, ne tentez pas de revenir en Pologne. Je vous trouverai où que vous vous cachiez et, au lieu du collier d’or que je vous préparais vous aurez des chaines de fer et croupirez dans un cachot où vous ne verrez pas la lumière du jour » in Ignacio Echaniz, Passion and glory, vol. 1, GSP, Anand (Inde), 2000, p. 209. Ses reliques reposent à Saint André du Quirinal à Rome. 

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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 18:05

À ceux qui ne peuvent pas partager

La joie naturelle d’une fécondité

La joie d’une famille à protéger

Virginité, fraternité, sororité

 

Les religieux qui choisissent d’offrir

À Dieu toute leur humanité

Dans la chasteté et le respect du corps

Offrant aux âmes la disponibilité

 

Dans le silence ou dans le secoure

Dans le dialogue ou dans le discours,

La sécurité et l’amitié d’une présence

Cloitrés où les âmes simples consolatrices

 

Protègent les eaux calmes de leurs existences

Afin que la divinité y dévoile

Ses lumières dans la contemplation

Âmes médiatrices, miroir du spirituel

 

Âmes, portes du divin, qui vivent parfois

Dans le silence de Dieu[1], ricochets de la foi.

Ils peuvent ne percevoir que le silence de Dieu,

Leur existence simple éclaire les peuples.

 

La force morale de leur présence

Assure le rayonnement spirituel

Selon leur vertus

 

Les malades, les âmes blessées

Qui n’ont pas de complémentarité

Sauf avec Jésus

 

 

[1] Citer Thérèse de Lisieux

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8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 18:04

Nature ou physique, métaphysique, monophysisme, dyophisiste…

Au-delà d’Aristote la physique existe dans tous les ciels,

Ciel du sensible, ciel de l’intelligence, ciel de l’imagination, ciel des rêves, ciel du spirituel…

 

Tous ces ciels de l’humanité ont une physique propre à chacun, une physique du spirituel, de la connaissance, une autre de l’imagination pour l’existence. Comment passer d’une connaissance et d’une intelligence à l’autre ? Comment penser sur les îles entre les mondes là où l’existence se multiplie ? L’imagination est l’outil de ces coexistences, d’un existentialisme à plis multiple dont le tissu soit fin comme ceux de soie et de coton d’Éthiopie, légèrement froncé et froissé, protecteur, enveloppant…

 

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